Bassar : D’pontre/N’nidak célébrée, ‘’Tbol&Labako, à la découverte du patrimoine culturel du grand Bassar

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Le samedi 09 septembre dernier, le   grand Bassar, composé des préfectures de Bassar et de Danpken fêté ‘’D’pontre-N’Nidak’’ ou fête des ignames. L’édition de cette année, la 59ème, est placée sous le signe du renforcement de la cohésion entre les filles et fils de Bassar, mais aussi entre toutes les communautés vivant dans le grand Bassar pour un développement harmonieux.

  « D’pontre N’nidak, vecteur de cohésion des filles et fils du grand Bassar pour un développement inclusif », c’est le thème autour duquel s’est déroulé cette fête qui a également mobilisé les filles et fils  du grand Bassar  de la diaspora.

Le Ministre du Tourisme et de la Culture, Dr. LAMADOKOU Kossi Gbégnon dans son intervention, a relevé l’importance de cette célébration qui illustre l’attachement des filles et fils du Grand Bassar aux valeurs ancestrales et leur capacité à les promouvoir.

« D’pontre/N’nidak »  est l’occasion de dire merci à Dieu et les mânes des ancêtres pour leur protection et pour avoir permis que l’abondance de l’igname soit au rendez-vous cette année.

Différentes danses folkloriques, et la dégustation des mets faits à base de ‘’laboko’’, cette igname spécifique et pris au goût exceptionnel du grand Bassar ont agrémenté la fête. 

A la découverte du patrimoine culturel du grand Bassar

Le Grand Bassar est riche d’un patrimoine très varié. En Afrique de l’Ouest, la région de Bassar (Nord du Togo) fait partie des centres de production du fer les plus anciens. La sidérurgie y débute au 5ème siècle avant notre ère (de BARROS) et les  plus importants environ 50 000 tonnes de fer ont été produit durant le IIème millénaire de notre ère. Depuis le début du XXe siècle de nombreux chercheurs (géologues, historiens, archéologues, ethnologues) (SIDERENT, 2015) se sont attachés à étudier cette activité humaine de grande importance dans cette région. L’ancienneté de la sidérurgie de Bassar monte au Vème siècle avant notre ère. Les recherches révèlent notamment qu’en 700 ans (entre le XIVe et le XXe siècle), environ 50 milles tonnes de fer ont été produites dans divers ateliers répartis sur toute la région de Bassar. Ces productions ont servi à la fabrication des outils usuels, armes et rituels du quotidien des Bassar. Les sites de la métallurgie ancienne de fer de Bassar est inscrit sur la liste indicative nationale du Togo et en route pour l’inscription sur la prestigieuse liste du patrimoine mondiale de l’UNESCO. Si l’initiative devient une réalité, la métallurgie de Bassar sera le deuxième site du Togo sur cette liste après les voisins du Nord du Koutammakou avec leur architecture vernaculaire.

T’bol

Le Grand Bassar s’exprime par sa légendaire et mystérieuse danse du feu appelé T’bol, inscrite sur la liste indicative de l’UNESCO. Loin d’être une simple danse, t’bol est un rite initiatique à plusieurs étapes. Le processus du rite engendre un devin appelé « Oubo » dont le rôle est de sauver les vies humaines par la guérison et de résoudre les problèmes de sa société à travers la divination.

 Igname

Sur le plan socio-économique, c’est la fameuse igname « labakoh » très prisée et populaire tant pour sa qualité gustative que la quantité produite, qui hisse le

Grand Bassar au rang de meilleur producteur à travers tout le Togo et parfois au-delà des frontières. Cette force agricole se traduit à travers un événement culturel appelé D’pontre ou N’ndack, selon qu’on parle N’tcham ou konkomba.

Lors de cette fête, les peuples Bassar- Konkomba célèbrent les prémices de ce tubercule chaque année.

L’igname LABAKO, est un produit réputé pour son meilleur « fufu » (igname pilée) et ses frites délicieuses (Koliko) qui sont des mets très prisés au Togo et dans tout le

Golfe de Guinée. Le LABAKO des préfectures de Bassar et de Dankpen se distingue particulièrement par sa précocité qui est un atout très important aux yeux des consommateurs.

Ce tubercule est cultivé sur une superficie de près de 25 000 hectares en tête de rotation, dans les conditions agro climatiques d’au moins 5 mois de pluie et de température moyenne comprise entre 25 et 30 oC dans un sol profond, perméable et riche en humus. Pour obtenir le LABAKO, le défrichage se fait très tôt avant l’arrêt des pluies sur un terrain riche et sans cailloux, en laissant les herbes pourrir sur le sol. La préparation des buttes s’en suit et la plantation se fait de novembre à mars avec des tubercules entiers obtenus habituellement par la technique de sevrage qui consiste à produire un second tubercule d’igname, après avoir récolté plus tôt que prévu le premier.

Le LABAKO est planté à une profondeur de 10 cm, aux périodes moins chaudes de la journée. Pour offrir les meilleures conditions de croissance aux plants, on fait accompagner la plantation du paillage et du tuteurage. Le paillage ayant pour rôle de conserver l’humidité du sol au profit des plants et le tuteurage devant permettre aux feuilles de mieux profiter du soleil.

Circuit commercial

Produit exclusivement dans le Grand Bassar, le LABAKO bénéficie d’une grande réputation dans toute la sous-région ouest africaine. Ceci étant, il fait l’objet d’une large commercialisation au-delà des frontières nationales.

L’exportation du LABAKO se fait alors à travers deux principaux itinéraires : L’axe Dankpen/Bassar-Lomé pour les marchés locaux et les pays côtiers et l’axe Dankpen/Bassar-Lomé pour les marchés locaux et les pays côtiers.

Il faut rappeler que d’autres variétés d’ignames, telles que   sont également cultivées.

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