CEDEAO : Importance de la présentation des rapports pays …

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La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) joue un rôle crucial dans la promotion de l’intégration régionale, la stabilité politique et le développement socio-économique de ses États membres. Un des mécanismes essentiels de ce processus est la présentation régulière des rapports pays au Parlement de la CEDEAO. Ces rapports sont fondamentaux car ils permettent une évaluation exhaustive des situations politiques, sociales, économiques et des droits de l’homme dans chaque pays membre.

La présentation des rapports pays est assortie de débats et constitue l’étape éprouvante de la session. Les parlementaires sont parfois mal à l’aise dans la représentation de leur Etat surtout si le pays n’est pas en phase avec les règles de bonne gouvernance dans les domaines cités plus haut.

Des pays comme le Nigéria, le Cap-Vert, le Libéria, la Guinée, le Sénégal, le Ghana et le Togo sont déjà passés à la barre pour se livrer à cet exercice.

Au regard des différents rapports, on peut relever que l’Afrique de l’Ouest est une région riche en diversité culturelle et historique mais fait face à des défis complexes en matière de politique, d’économie, de sécurité et des droits de l’homme. Bien que chaque pays ait ses particularités, certaines tendances générales peuvent être observées.

Au plan politique, la sous-région  Ouest africaine est marquée par une mixité de progrès démocratique et d’instabilité. Certains pays ont fait des avancées significatives vers la démocratie et la stabilité politique, tandis que d’autres continuent de lutter contre des conflits internes et l’insécurité.

Des progrès démocratiques sont de plus en plus notables dans certains pays avec des transitions de pouvoir pacifiques cas du Sénégal et du Togo avec des élections    libres et équitables. Dans l’ensemble de la région, les libertés d’expression, de presse et d’association sont respectées à des degrés divers selon les pays. Dans certains États, les journalistes et les opposants politiques font face à des intimidations, des arrestations arbitraires et des violences. Beaucoup reste à faire en matière de libre circulation des biens et des personnes (tracasseries aux frontières), de protection des droits de l’homme, de traitement des personnes incarcérées et de lutte contre la torture.

Les femmes, les enfants et les minorités ethniques et religieuses continuent de faire face à des discriminations et à des violences. Des efforts sont faits note-on pour améliorer la situation, mais les progrès sont inégaux et souvent entravés par des normes culturelles et des lois inadaptées.

On a pu noter aussi, des cas d’instabilité et de conflits, (cas du Ghana, selon le rapport, avec des conflits de succession de chefferie et conflits ethniques). Les drames que vivent les pays comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger, n’épargnent pas les autres pays de l’espace géographiques, confrontés eux aussi à des défis de paix et de sécurité, souvent liés à des groupes extrémistes violents et à des tensions entre Etats. Ces conflits entraînent des déplacements massifs de populations et aggravent la situation humanitaire.

S’agissant des questions de gouvernance,  les rapports pays, ont fait ressortir en termes de défis, la corruption, les mauvaises gestions des ressources publiques. Des efforts sont déployés ici et là pour renforcer la transparence et la responsabilité, mais les progrès sont souvent lents. L’Afrique de l’Ouest affiche des taux de croissance économiques variés. On ressent toujours les impacts de la pandémie du Covid-19 et de la guerre Russo-Ukrainienne, dans les Etats. Ces chocs externes  ont exacerbé  de façon criarde la pauvreté et le chômage, notamment chez les jeunes annihilant par ricochet, les efforts en faveur de l’accès à l’éducation, la santé et les services de base dont les indicateurs sont souvent faibles.

A l’issue de cet exercice, des suggestions et des  recommandations ont été faites aux pays, mais la question est de savoir, comment le parlement pourra-t-il capitaliser tout les débats enrichissants qui ont eu lieu à l’occasion de la présentation de différents rapports. A ce propos, la présidente du Parlement a annoncé la création prochaine d’une commission ad hoc pour réfléchir sur le Sujet. Comme on peut le constater, la sous-région ouest-africaine présente un tableau complexe et hétérogène en termes de politique, d’économie et de droits de l’homme. Si des avancées notables ont été réalisées, de nombreux défis subsistent, nécessitant des efforts soutenus de la part des gouvernements, des organisations régionales comme la CEDEAO, et de la communauté internationale pour promouvoir la paix, la prospérité et les droits de l’homme dans la région.