L’épilogue électoral est en train de tirer vers la fin. La fumée blanche apparait en partie, avec l’annonce des résultats provisoires par la Commission Electorale Nationale Indépendante dans la soirée du 04 mai 2024, sur les antennes de la TVT et ses médias partenaires. Le verdict des législatives est sans appel 108 sièges pour le parti Unir, 01 siège pour le parti ANC, 01 pour le parti ADDI et 01 pour le FDR._
Pour mieux comprendre cette opposition, il convient de replacer les faits dans l’histoire.
Législatives de 2018, le boycott de trop ?
L’année 2018, est bien derrière nous, mais ce fut le tournant décisif pour l’opposition togolaise. Farouche militant de la politique de la chaise vide, après de longs mois d’hésitation, des discussions avec le parti au pouvoir, elle a finalement appelé ses militants à non seulement ne pas s’inscrire mais aussi à ne pas voter pour les législatives du 20 décembre 2018.
Rappelons qu’avant ces échéances de 2018, l’opposition togolaise s’est illustrée par des appels à boycott en 1998, 2013. Un appel qui au fil du temps qui a réussi à fissurer la confiance de leur électorat et surtout à le démobiliser.
Tout porte à croire que l’opposition togolaise n’a visiblement pas envie d’apprendre de ses erreurs stratégiques, bien au contraire elle demeure convaincue qu’elle aboutirait à une fin heureuse.
Des interminables guerres d’influence
Partis de l’UFC, ils ont créé l’ANC, Partis du CAR, ils ont créé le FDR,
Deux partis historiques qui ont siégé dans les anciennes législatures qui aujourd’hui sont affaiblis par les querelles intestines au vu et au su de leur sympathisants faisant le chou gras de la presse à sensation.
Toujours en hibernation après les échéances électorales, c’est à l’approche de ces échéances qu’ils se mobilisent comme ils le peuvent. Dans ce contexte, c’est la guerre de leadership qui sévit où chacun prétendant s’exprimer au nom du peuple, lance des appels à manifestation à tout va. Ils sont les premiers à déserter les cadres de concertation et de dialogue mis en place par le gouvernement et à poser un chapelet de préalables sans pour autant entrer dans des débats sérieux.
On retiendra les échecs successifs des coalitions « Collectifs Sauvons le Togo, CST, Arc-en-ciel…» de géants au pied d’argile qui finissent toujours en queue de poisson. Entre temps, le peuple a gagné en maturité, la génération 80 n’a pas su étancher sa soif d’innovation politique.
Ils empilent des mandats de président à la tête de leur parti politique depuis une quinzaine d’années tout en scandant « l’ALTERNANCE ou RIEN » en public.
Une opposition distraite en période pré-électorale
Décembre 2023, une réforme introduite par un groupe de députés fait couler beaucoup d’encre et de salive. Pris à leur propre jeu car ayant boycotté les élections législatives de 2018, ils se sont vus ressuscités par cette réforme constitutionnelle. C’est ainsi que de part d’autres ils sont montés au créneau en rugissant. Comme à l’accoutumée des appels à manifestation furent lancées, le plus curieux c’est que le dernier jour de la manifestation ils ont déserté pour battre campagne qui avait démarré. Chacun ayant pris son chemin.
Une campagne qui annonçait déjà les couleurs
Une campagne électorale est une opération de charme, où l’innovation et la rupture, les éléments de langages adaptés aux besoins pressants des populations, la communication de proximité produisent des effets escomptés dans l’électorat qui accorde sa confiance au parti qui a réussi à le séduire.
Le Togo est un ensemble de cinq régions administratives, réparti en plusieurs circonscriptions électorales où chaque acteur politique devrait jouer sa carte. Le parti Unir l’a bien compris c’est pourquoi il a investi le terrain bien avant la période électorale. Aucune zone du territoire n’a été laissée pour compte.
Le parti s’est mobilisé pour être constamment aux côtés des populations pour faire face aux défis permanents. Le parti Unir, quoi qu’on en dise, est devenu le parti qu’on voit le plus, qu’on aime le plus et qui est le plus présent. « Le parti Unir et nous c’est une histoire de longue date, nous nous connaissons bien, ce n’est pas parce qu’il y a campagne électorale que nous les voyons, il y a eu des avancées et nous restons confiants c’est pourquoi ici à Adougbélan c’est 100 % pour Unir » a déclaré une dame dans la préfecture de l’Ogou lors des campagnes.
Par ailleurs, le parti Unir a sorti la lourde artillerie en positionnant ses cadres à travers toutes les régions, l’organisation, la mobilisation, la communication a suivi.
La forte implication des hauts cadres du gouvernement, c’est un signe de confiance et aussi de respect pour le peuple que de retourner vers lui après avoir été nommé pour lui demander de vous élire. La plupart fait dans leur localité mettant ainsi en exergue un attachement à un territoire mais aussi leur proximité avec ce milieu d’origine
La formidable, la belle campagne électorale du parti Unir. Partout au Togo, les candidats sont allés échangé avec les populations pour non seulement les écouter mais aussi voir ce qui peut être fait. Ce n’était pas de grandes promesses mais c’était un dialogue franc, parfois rude car les défis sont nombreux mais toujours constructifs. C’est une grande leçon d’humilité et de stratégie politique dont la voie à été tracée par le Président de la République qui lors du congrès appelait les militants à faire preuve d’humilité et d’empathie.
Face à ces éléments, le peuple a pris ses responsabilités et s’est exprimé souverainement le 29 avril 2024. Les résultats sont là, même si la pilule est difficile à avaler pour certains, le peuple a choisi les sentiers de la continuité et du pragmatisme. Chaque parti tirera les leçons de cette expression pour mieux se positionner à l’avenir.