L’affaire de chefferie traditionnelle dans la…

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L’affaire de chefferie traditionnelle dans la localité d’Adangbé, dans la préfecture du Zio, une affaire qui empoisonne les relations entre populations, ceux-là qui sont favorables à l’intronisation du sieur Sobo Komivi Ekla et ceux qui ne le sont pas risque de tourner en véritable affrontement si les informations faisant état de l’intronisation officielle de celui qui est considéré aujourd’hui comme un usurpateur dudit trône, le 02 juillet prochain, venaient à se confirmer.

« De retour à la préfecture, le comité du règlement du litige de la chefferie d’Adangbé a délibéré. Il a trouvé les deux premières déclarations peu cohérentes et moins convaincantes, tandis que la troisième déclaration est estimée ordonnée et persuasive. Il ressort que les SOBO ont connu un seul règne récent, sans aucune base héréditaire, et les EKLA- KOFIDZIN ont été chef à un moment conflictuel de l’histoire d’ADANGBE, mais la paternité de la vraie organisation de la chefferie d’ADANGBE reviendrait aux DOUKOUVI qui, avec précisions de dates, des faits et actes sociaux, des acquis et réalisations et relevant effectivement du domaine ou du ressort d’un chef traditionnel, et ce, dans un ordre successoral, qui n’est pas démenti, ont su démontrer être proche de la réalité du trône royal d’ADANGBE. Le comité de règlement a demandé à la famille DOUKOUVI de désigner une personne dont le profil répondrait aux attentes de la population ».

Voilà, la conclusion à laquelle est parvenu le 12 mars 2008, le premier comité de règlement de ce litige dirigé par Togbui Passah Gozo Folly VII (voir en fac simulé tout le rapport). Un soit transmis adressé au ministre par le préfet du Zio, Komi Séna Adossi, atteste la conclusion du comité et désigne Togbui Dokouvi Koffi Têtê IV comme chef du village d’Adangbé. Et c’est contre toute attente, que le même préfet et les responsables du ministère de l’Administration Territoriale ont choisi de mettre à l’écart les conclusions du rapport et forcer le passage pour attribuer le trône à celui qui n’en n’avait pas droit.

Où est passé le rapport du comité dirigé par Togbui Agokoli IV, président des chefs traditionnels du Togo ?

C’est une question que beaucoup d’observateurs de ce litige se posent jusqu’à présent. Et pourtant, lorsque le camp Sobo Komivi Ekla continuait sa contestation du premier rapport, le ministre de l’administration Territoriale d’alors, Gilbert Bawara, a mis un autre comité sur pieds en 2014. Ce deuxième comité, dirigé par Togbui Agokoli IV, roi des Ewés et président des chefs traditionnels du Togo, connu pour son réalisme, a fait son travail en toute indépendance et les conclusions de son rapport ont été remises au ministre Bawara. D’après les informations, l’actuel locataire des lieux, le ministre Boukpéssi dès son arrivé a demandé à rentrer en possession du rapport Agokoli IV et l’a éventuellement eu.

La suite logique qui devrait être la convocation des parties en conflit pour en faire cas, n’a jamais été faite. Et, c’est dans ces conditions que l’on apprend que l’arrêté de nomination du sieur Sobo Komivi Ekla a été signé par le ministre Payadowa Boupkéssi. Ce qui a irrité le camp adverse qui estime à juste titre que la force est entrain de primer sur le droit. Que s’est-il passé pour que la logique qui consiste à rendre publique le second rapport et à réunir les protagonistes pour le leur signifier, n’a pas été respectée ? L’on ne saura le dire. Mais tout compte fait, si l’intronisation du sieur Sobo Komivi Ekla venait à avoir lieu le 02 juillet prochain, contre le gré des populations et des vrais destinataires du trône, se serait un précédent grave qui pourrait déboucher sur une instabilité dans cette localité de la préfecture du Zio déjà emprunte à d’autres situations identiques.

Il n’est pas encore tard pour les responsables du ministère de l’Administration Territoriale de faire marche arrière pour remettre à César ce qui est César et à dieu ce qui est à dieu.

Nous savons de quoi est fait la chefferie traditionnelle dans nos communautés africaines et particulièrement togolaises. Ne prend pas le trône qui le veut. Et donc même si le pouvoir publique n’a pas dit la vérité, dame nature la dira certainement. « En Afrique usurper un trône est puni par les dieux ».

Par ailleurs comment le sieur Sobo Ekla pourra-t-il administrer dans une situation d’instabilité comme c’est le cas en ce moment ? Non seulement les populations resteront hostiles à ses décisions, mais aussi, sera-t-il confronté à un problème de légitimité au niveau de ses pairs. Ce qui créerait une certaine méfiance vis-à-vis de lui.

Le ministre Payadowa Boukpéssi devrait se départir de toute pression venant des groupes d’intérêts pour ne faire que son travail. On sait qu’il est à la hauteur et peut trouver une solution à cette situation en acceptant simplement de dire la vérité à ceux-là qui ne veulent pas l’entendre.

Imaginez l’état d’esprit du chef Agokoli IV, roi des Ewés et de surcroit président des chefs traditionnels du Togo, lorsqu’il se rendra compte que les conclusions de son rapport que les autorités lui ont demandé n’ont pas été prises en compte.

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