« Le ciblage et contrôle des conteneurs » au centre d’une formation d’experts maritime africains à Abidjan du 10 au 13 mars 2020.

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Identifier les menaces et les risques de criminalité portuaire spécifique au golfe de Guinée et renforcer les capacités des équipes dédiées au ciblage des opérations à risques sur les conteneurs et aux équipes dédiées au contrôle et à la fouille des conteneurs et faire le point sur les dispositifs de contrôle existants, sur le cadre juridique en place, sur les structures existantes en matière de partage de l’information et de coordination de l’action des services, avec un focus particulier sur le trafic de faux médicaments, tels sont les grands axes autour desquels se tient depuis mercredi à Abidjan, la formation sur le ciblage et contrôle des conteneurs.

Organisée par la coopération française via la Direction de la Coopération de Sécurité et de Défense (DCSD) et son partenaire l’institut maritime interrégional (Ismi) avec l’appui de la Direction Générale des Douanes et Droits Indirects française (DGDDI) et le poste de l’Attaché douanier régional, la rencontre est soutenue par la République de Côte d’Ivoire. Elle réunit une vingtaine de participants dont des douaniers, policiers, administrateurs des affaires maritimes et officiers de marine venus de 10 pays du golfe de Guinée.

Depuis les années 2000, le golfe de Guinée connait une croissance exponentielle de la conteneurisation accompagnée par une modernisation des infrastructures. A côté du commerce légal de marchandises, ce vecteur est également utilisé par des organisations de fraude pour mettre en place tous types de trafics illicites : stupéfiants, faux médicaments, espèces protégées, armes, etc. La réunion d’Abidjan entend ainsi apporter des solutions idoines pour lutter contre ce fléau qui gangrène les sociétés africaines et offrir un cadre pour le renforcement des capacités des structures et services en charge du recueil, de l’analyse et du traitement de renseignements en vue du ciblage des opérations à risques sur les conteneurs.

A en croire le Directeur de l’institut de sécurité maritime interrégional (Ismi) à l’ouverture des travaux .

« L’efficacité d’une stratégie globale de sécurisation repose bien évidemment sur les moyens opérationnels et l’adoption d’un cadre juridique adéquat, mais également sur la capacité des différents acteurs à collecter, analyser, et diffuser l’information afin de cibler les risques, définir des stratégies de lutte et orienter les interventions. C’est fort de cette perception que les résolutions du Sommet de Yaoundé ont mis l’accent, certes sur la formation, la coordination des interventions, mais aussi sur le partage des informations et le renseignement ».

En Afrique de l’Ouest et du Centre, les ports sont les principaux points d’entrée et de sortie des flux de marchandises, et à moindre échelle, des personnes. Leur importance est stratégique pour l’économie africaine. Dans ce contexte, la sécurité portuaire participe évidemment de la sécurité maritime entendue de manière globale, et partant de la sécurité nationale et régionale,« Raison pour laquelle les 17 et 18 janvier 2020, sept chefs d’état africains se sont réunis à Lomé au Togo pour trouver une solution à ce fléau. Dans le cadre de cette rencontre, un accord-cadre devrait être signé sous peu afin de criminaliser ce commerce illégal. Je dirais en outre que ce stage se situe dans la continuité du stage « contrôle et ciblage des conteneurs » qui s’est déroulé à l’ISMI en octobre 2018, et qui faisait état de la nécessité de promouvoir le partage d’informations entre Etats de du golfe de Guinée. Cette enceinte doit donc être une plateforme d’échange entre les représentants des Etats, tant sur le plan des connaissances à acquérir que celui des bonnes pratiques en matière de contrôle et ciblage des conteneurs », a affirmé Guillaume de BEAUREGARD, Administrateur en chef des affaires maritimes et Coordonnateur régional Action de l’Etat en mer (golfe de Guinée) de la Coopération française.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le trafic de médicaments falsifiés ou de qualité inférieure est responsable de plus de 100 000 morts par an en Afrique, entre 30 % et 60 % des médicaments mis sur le marché africain sont faux. A titre d’exemple, 67 tonnes de produits pharmaceutiques contrefaits et 200 tonnes de faux médicaments ont été saisis respectivement à Lomé et à Abidjan entre juin 2018 et novembre 2019.

La formation a réuni des participants venus du Bénin, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Guinée Bissau, Nigéria, République du Congo, RDC, Sénégal, Sierra Leone, du Togo et de la France et prendra fin demain.
La rédaction

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