L’on ne cessera jamais de le dire, certains médias occidentaux continuent de jouer avec l’Afrique. Dommage qu’en ce 21ème siècle, où l’éveil des consciences bat son plein, mes médias perçus comme une référence en matière journalistique dans l’espace francophone, puissent surfer sur la fibre de la division et de la haine envers les peuples africains. C’est le cas RFI (Radio France Internationale) qui est souvent perçue comme une référence en matière de journalisme en Afrique francophone.
Il est indéniable que RFI ait une audience fidèle sur le continent, et donc avec un impact indéniable sur la perception des réalités africaines. Cependant, une analyse approfondie de ses pratiques révèle une tendance alarmante : un traitement condescendant et parfois biaisé des informations concernant certains pays africains.
Il est frappant de constater que certains thèmes sont constamment mis en avant lorsqu’il s’agit de parler de l’Afrique : instabilité politique, corruption, conflits armés, et autres problèmes sociétaux. Bien que ces questions soient réelles, elles ne représentent qu’une facette de la réalité africaine. En revanche, les initiatives positives, les progrès économiques et les succès sociaux sont trop souvent relégués au second plan, voire ignorés.
Prenons l’exemple du traitement des élections en Afrique. RFI a tendance à insister sur les accusations de fraudes électorales et sur les tensions post-électorales, tout en minimisant les efforts réalisés pour améliorer la transparence électorale. De même, les réformes éducatives ou sanitaires, souvent soutenues par les gouvernements locaux, sont rarement couvertes avec la même intensité que les scandales ou les crises. Cette attitude conforte l’appréhension que se font certains activistes dits panafricanistes et beaucoup d’africains qui estiment que rfi fait une couverture sélective et partiale, sur la base d’une approche paternaliste qui pourrait être dictée par les dirigeants occidentaux.

En effet, la ligne éditoriale de RFI semble parfois traduire une vision paternaliste de l’Afrique. Il suffit de prendre les experts invités pour commenter les sujets en lien avec l’Afrique pour s’en apercevoir. Ces experts sont souvent des analystes occidentaux, ou des Africains vivant en dehors du continent, qui ne maitrisent pas les réalités locales. Une pratique fait sciemment pour invisibiliser les voix authentiques et les perspectives émanant des acteurs locaux.
De plus, certains termes utilisés dans leurs reportages contribuent à maintenir des stéréotypes. Par exemple, l’emploi fréquent de mots comme « chaos », « dictature » ou « sous-développement » renforce des clichés négatifs qui biaisent la compréhension du public international.
En tant que média d’envergure internationale, RFI a une responsabilité éthique dans le traitement de l’information comme nous enseignent les grandes écoles de journalisme qui sont d’ailleurs une émanation de l’occident. En choisissant de sur-représenter les aspects négatifs de l’Afrique, la radio contribue à perpétuer une image dévalorisante du continent, ce qui influence les perceptions à l’échelle mondiale.
Aujourd’hui, nombreux sont les africains qui ne croient plus en cette radio. les difficultés qu’ont eu certains médias dont RFI dans nombres de pays en Afrique, où certains ont décidé de les chasser ou de leur retirer les accréditations sont la conséquence de cette attitude. Il importe que RFI repense sa stratégie éditoriale et adopte une approche plus équilibrée et respectueuse des réalités africaines au risque de continuer par perdre nombre de ses auditeurs. Cela inclut de donner une place centrale aux voix locales, de diversifier les thématiques abordées et de reconnaître les efforts réalisés par les pays africains pour relever leurs propres défis.
L’Afrique n’est pas un bloc homogène d’échecs et de conflits, mais un continent riche en diversités culturelles, en talents et en potentiels. Il est temps que les médias internationaux, dont RFI, reconnaissent cette réalité et contribuent à changer le narratif.