La France aime se voir comme le phare des libertés, le modèle démocratique qui éclaire le monde. Pourtant, le 18 septembre 2025 a offert une image tout autre : celle d’un pays où la rue s’est transformée en terrain d’opérations militaires. Les blindés Centaure alignés sur l’asphalte, les manifestants matraqués, les journalistes empêchés de faire leur travail – tout cela compose une scène que l’on n’associe pas à une démocratie sûre d’elle-même. Ce contraste est saisissant, presque dérangeant.
Depuis des décennies, la France dénonce les atteintes aux droits humains ailleurs, sermonne les régimes accusés de museler leurs opposants et de restreindre la liberté de la presse. Mais comment continuer à croire à la sincérité de ces leçons quand, chez elle, les forces de l’ordre deviennent les acteurs d’une répression musclée ? Comment défendre la liberté d’expression à l’international quand elle semble vaciller sur son propre sol ?
Ce qui s’est passé ce jour-là n’est pas un simple incident de maintien de l’ordre. C’est un signal inquiétant : celui d’un État qui choisit la démonstration de force là où le dialogue devrait primer, qui laisse la matraque parler plus fort que la voix des citoyens. Une démocratie ne se juge pas à la beauté de ses discours mais à sa capacité à supporter la critique, à tolérer la contestation et à protéger ceux qui documentent les faits.
Le 18 septembre restera dans les mémoires comme un miroir brisé. Celui d’une France qui aime rappeler au monde les vertus de la liberté, mais qui, ce jour-là, a semblé les sacrifier sur l’autel de l’ordre public.
















































