Le directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’O.NU femmes, Dr Maxime Houinato et une délégation des représentantes pays des femmes parlementaires ont eu des échanges la semaine dernière au siège du parlement de la CEDEAO à Abuja au Nigéria avec la Présidente dudit, l’Honorable Hadja Mémounatou Ibrahima. L’Objectif porte sur l’engagement stratégique entre ONU Femmes et la CEDEAO en vue de la signature d’un protocole.
Au sortir de la rencontre, le chef de délégation a déclaré : « Nous avons rendu une visite à la présidente du Parlement de la CEDEAO ce matin pour explorer le partenariat entre ONU femmes et le Parlement de la CEDEAO. Comme vous le savez, c’est l’agence des nations Unies qui s’occupe de la promotion et de l’autonomisation des femmes. Dans le cadre de notre partenariat avec la CEDEAO, nous avons exploré avec Madame la Présidente qui est d’ailleurs originaire du Togo et des femmes parlementaires de la CEDEAO, les voies et moyens pour promouvoir particulièrement la participation des femmes à la vie politique, de leur pays respectifs et de la CEDEAO en générale. Il s’est aperçu que de plus en plus, des actions de violence empêchent l’accès à des femmes au débat politique dans leur pays et malgré les efforts que les gouvernements et les parlements nationaux font pour faciliter l’accès des femmes à la vie politique. Il y a des difficultés posées notamment par le contexte social dans lequel nous sommes notamment les traditions, la religion etc. mais aussi par des hommes en politique qui rendent la vie difficile aux femmes qui osent se porter candidates à différentes positions. Ce que nous avons écouté aujourd’hui, c’est le témoignage des femmes que ce soit au Nigeria ou en Côte d’Ivoire et qui rapportent les menaces et même les attaques dont elles ont été victimes et on a célébré les hommes qui ont fait des efforts soit ce sont des présidents de la République, des ministres, des membres de Sénats qui sont décidés à contribuer à la l’augmentation du nombre de femmes au Parlement dont je citais quelques exemples. J’ai parlé du Liberia, du Togo et du Bénin ou on a vu que, comparer aux élections passées, il y a un nombre un peu plus élevé de femmes qui participent au Parlement et qui suivent donc des exemples très connus du Rwanda, du Sénégal qui ont des lois pour exiger soit la parité soit le quota. En fait, la CEDEAO encourage tous les États à suivre cet exemple de façon à ce qu’on ait un minimum de 30 % dans tous les parlements de la région ».
Pour la présidente, « Quand on parle de violence, ce n’est pas seulement des coups de points que les hommes donnent aux femmes, c’est bien au-delà de cela. C’est des violences morales, des violences psychologiques, des violences économiques, des violences politiques et donc ce sont ces aspects sur lesquels nous devons vraiment nous appesantir. La dernière chose sur laquelle je voudrais également m’exprimer, c’est de reconnaître ceux-là qui font des efforts. Lorsque des dirigeants font des efforts, qu’on puisse le leur reconnaître et ça va être une émulation pour les autres dirigeants d’aller dans le même sens. Et, je voudrais aussi dire que ce n’est pas par la force que nous allons obtenir ce que nous voulons. Nous devons utiliser toute notre sagesse et le savoir-faire des femmes pour avancer pas à pas. Lorsqu’on parle de parité 50% souvent personnellement je me dis, faisons attention. Allons pas à pas. Obtenons les 30% dans tous les pays et ensuite nous avançons parce que, lorsque vous dites 50 % beaucoup d’hommes se braquent. J’espère que nous aurons le temps d’aller en profondeur et je vous promets quand même que durant cette session nous signerons le document. Merci d’être venu nous voir et merci pour tout ce que vous faites dans vos pays pour la promotion du genre », a déclaré la Présidente à cette rencontre.
Le protocole sera signé avant la fin de la session mais avant la Présidente du parlement de la CEDEAO a souhaité des échanges plus élargies avec toutes les femmes parlementaires de la sous-région afin qu’elles se sentent prises en compte dans le programme. Elle a salué la démarche de l’ONU femmes dont les cinq piliers d’intervention s’intègrent aux programmes des Etats en matière de promotion des femmes et de la jeune fille.
En effet, ONU Femmes intervient et met l’accent sur cinq domaines prioritaires, le renforcement du leader des femmes et leur participation, la lutte contre les violences à l’égard des femmes, l’intégration des femmes dans tous les aspects des processus de paix et de sécurité, le renforcement de l’autonomisation économique des femmes, la lutte pour l’égalité des sexes au cœur des processus de planification et de budgétisation au niveau national.
Cette organisation soutient les États membres de Nations Unies dans l’adoption de normes internationales pour parvenir à l’égalité des sexes. Elle travaille avec les gouvernements et la société civile à concevoir des lois, des politiques, des programmes et des services nécessaires pour veiller à l’application effective de ces normes.