PETROLE GATE :Me EricSossah : « RIEN QUE DES AFFABULATIONS »

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Au lendemain du report du procès en appel de l’affaire communément appelé Pétrole Gate, les Conseils de la famille Adjakly sont montés au créneau, médiatiquement, et ceci pour la deuxième fois depuis le déclenchement des hostilités, pour évoquer les suites de l’affaire. Non par plaisir, mais parce que les attaques contre les Adjakly se poursuivent sur les médias et dans les réseaux sociaux, alors qu’ils pensaient qu’il y aurait une accalmie, l’affaire étant pendante devant les tribunaux.

Des explications appropriées

Pour Me Eric Sossah, ce temps médiatique est absolument nécessaire parce que les insinuations, les allusions, les raccourcis, tendant à faire croire à l’opinion que ses clients sont les auteurs des misères des Togolais, devenaient insupportables. On a fait croire aux Togolais que si les prix de l’essence n’ont plus augmenté depuis quelques mois, cela est dû à la révélation de cette affaire par la presse et donc que ce sont les Adjakly qui seraient les auteurs de la hausse des prix de pétrole au Togo depuis toujours. Alors que la décision du gouvernement de revoir les prix à la baisse est intervenue quelques mois avant la parution de l’article de presse.

Les commentaires désobligeants à l’endroit des sieurs Adjakly les présentent comme les sources de tous les malheurs du Togo. Ainsi, on convertit aisément les supposés 500 Milliards FCFA détournés en 10 universités publiques ou en 3 hôpitaux St Pellegrin que le pays aurait pu construire. Et si tout ceci n’est pas réalisé au Togo, c’est à cause dune famille : les Adjakly. Et patati, patata. Il est loisible de trouver encore ces genres de raisonnements dans les journaux du Togo et sur les réseaux sociaux, des raisonnements dénués de tout fondement et qui n’ont qu’un seul but, celui de faire du tort à des honnêtes gens qui ne font que leur travail. Les « fatwa » contre les Adjakly pleuvent et ces derniers devraient se présenter en victimes expiatoires devant l’opinion comme des coupables de ce qu’on leur reproche dans un article de presse.

C’en est trop pour Me Eric Sossah. « On a l’impression que l’opinion a été conquise par les affirmations, à notre avis, totalement péremptoires, dune seule personne et que la présomption d’innocence était totalement déniée à nos clients », fait observer Me Sossah. A lui de souligner que dans un pays qui fait l’expérience de la démocratie et qui se veut un pays de droit comme le Togo, toute personne accusée bénéficie du principe cardinal de la présomption d’innocence. L’abus du pouvoir de la presse, tel qu’on peut le constater dans cette affaire, peut être nuisible.

Il est de bon ton que des explications soient apportées à l’opinion nationale sur cette rocambolesque affaire qui est toujours pendante devant les juridictions.

« Si nous étions dans le cas strictement légal dune action publique instruite par le juge d’instruction, nous nous tairions pour cause de secret d’instruction qui induit une obligation de réserve. Mais, ici nous ne sommes pas dans ce cas. L’accusation a été portée dans la presse et il était tout à fait conforme à l’équilibre des forces et du parallélisme des formes que la réponse s’installe aussi dans la presse », a précisé le Conseil.

Rétablissant les faits dans leur contexte, l’avocat fait savoir de but en blanc que ces détournements présumés, dont cette presse évoquait et relayé abondamment par certains citoyens sur les réseaux sociaux, n’ont jamais existé et les auteurs de ces accusations n’ont pu apporter, ne serait-ce qu’un début de preuve devant les tribunaux. D’où d’ailleurs, le verdict en première instance du procès en diffamation intenté contre le journal dont les colonnes ont servi à ce tissu de mensonge.

Ni scandale, ni prévarication, ni détournement

Le rôle trouble joué par certains ministres a été relevé. Pour les Conseils d’Adjakly, si certaines autorités avaient eu le courage d’assumer leur responsabilité, elles auraient pu mettre fin immédiatement à cette hémorragie médiatique. « On ne peut pas expliquer à la représentation nationale le fonctionnement du CSFPPP et laisser, d’un autre côté, la presse se dégorger sur des gens parce que c’est commode de s’attaquer à un nom de famille » s’insurge Me Sossah.

Sur le rôle du ministre Kodjo Adédzé dans cette affaire, si son nom apparait, c’est parce qu’il est le président de cette structure, le CSFPPP. Et donc, tout ce qui se passe est sous sa supervision. Et si détournement il y a, ceux qui étaient là avant lui devraient le savoir. Et si personne na rien dit, peut-être qu’ils n’ont rien vu de tel. Si lui-même, étant là et na jamais sonné la larme, peut-être que lui aussi na rien vu de tel. C’est la raison pour laquelle, devant la représentation nationale, il na évoqué l’existence d’aucune malversation. Pour quelqu’un (Adjaky père) qui aurait vu passé 10 Premiers ministres et 14 ministres de tutelles, et que personne de ces illustres autorités nait évoqué un quelconque faux pas des sieurs Adjakly, on peut aisément estimer que ce qui est rapporté par la presse les concernant est douteux.

D’ailleurs, l’Etat, dont on dit qu’il a été victime, ne s’est jamais plaint. Les traders et les marqueteurs n’ont jamais exprimé le sentiment d’avoir été spoliés, ne serait que d’un Kopeck. « D’où vient alors ce rocambolesque supposé détournement », s’interroge Me Sossah qui y entrevoit peut-être des mains noires tapies dans l’ombre qui n’ont qu’un seul but, celui de ternir le nom et limage de ses clients.
Le rapport provisoire d’audit, à l’initiative des autorités de tutelle, et qui s’est retrouvé, comme par hasard, sur la place publique est sujet à questionnements. Il y a derrière cette manière de faire, une manipulation de l’opinion. « Comment ce rapport destiné exclusivement aux autorités se retrouve dans la place publique » se demande le Conseil qui rapporte d’ailleurs que ce rapport est truffé d’inexactitudes. A titre d’exemple, comment peut-on demander aux sieurs Adjakly de rembourser les sommes utilisées pour la réfection du cabinet du ministre du commerce, Adédzé, alors que c’est ce dernier qui a lui-même signé le décaissement des fonds représentants la contribution du CSFPPP ? Les observations faites par les Adjakly aux relevés de conclusion des auditeurs dans le rapport provisoire ont été remises à qui de droit depuis belle lurette. Le rapport final se fait toujours attendre, informe Me Eric Sossah.

En conclusion, pour les Conseils des sieurs Adjakly, cette affaire dite de Pétrole Gate mérite d’être classée dans la catégorie des fables, car il est impossible que les faits imputables aux mis en cause par la presse soient envisageables. Les détournements présumés et imputés n’ont jamais pu exister pour des raisons techniques que les Conseils s’acharnent de démontrer et dont l’opinion commence par comprendre les tenants et les aboutissants. La réouverture de l’affaire en appel dans quelques semaines, ou un peu plus tard, apportera, à n’en point douter, plus d’éclaircissements sur la non existence d’un quelconque détournement de 500 milliards FCFA et laver l’honneur souillé des Adjakly.

Quant à la presse togolaise, elle ne devrait pas être la vache sacrée, intouchable et dont les écrits devraient être pris comme parole d’évangile. La kabbale médiatique orchestrée sur des faits totalement infondés en vue de salir le nom de toute une famille ne l’honore pas. Elle vaut mieux que cela. La vérité univoque d’un journal, dénuée d’ailleurs de preuves, ne saurait être la norme dans un Etat qui se veut respectueux des droits des uns et des autres. C’est certainement ce que les premiers juges ont compris et qui les a conduits à condamner le journal.
LM

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