L’Assemblée nationale a acté la privatisation de la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT) à la fin du mois de juin 2020. Depuis lors, l’opinion publique s’interroge sur le bien-fondé de cette procédure. Pourquoi la privatisation de la NSCT?
De coutume, le recours à la privatisation au Togo vise à transférer au secteur privé, la gestion d’une activité ou d’un secteur économique jugé peu ou contre-performant afin d’y apporter des solutions fiables.
D’après les autorités togolaises, cette nouvelle concession ne répond ni à un souci d’améliorer la trésorerie publique, ni à un besoin de corriger une mauvaise performance financière de la société privatisée. La NSCT, de sources officielles, se porte bien comme l’atteste le résultat net qu’elle a dégagé en 2019 et qui s’établit à 4,6 milliards de francs CFA.
La privatisation annoncée s’inscrit dans une vision de modernisation de la filière cotonnière avec en ligne de mire la création d’une chaîne de valeurs. Comme établi dans l’axe 2 du Plan national de développement (PND 2018-2022), le Togo veut faire rayonner la filière cotonnière, passant de la production à la transformation en produits finis ou semi-finis sans oublier la consommation directe ou intermédiaire.
Insatisfait du rendement modeste de la campagne 2019-2020 (116.000 tonnes de coton graine) à seulement deux (02) ans de l’échéance fixée pour atteindre les 200.000 tonnes annuelles, le Togo mise cette fois-ci sur une forte production en remobilisant autour de la filière, les travailleurs déterminés, formés et dévoués.
D’ici trois (03) ans, la production cotonnière devrait doublée. Pour y parvenir, les pouvoirs publics ont opté pour une démarche fondée sur des indicateurs de performances, notamment l’augmentation substantielle du revenu des cotonculteurs. Elle sera effective grâce à l’amélioration du rendement de la production de 600 kg/ha aujourd’hui pour atteindre un niveau de performance d’au moins 900 à 1000 kg/ha sur le court terme, avec le développement de la culture attelée, des noyaux d’élevage, de la filière soja et les cultures maraîchères au profit des producteurs vulnérables.
En outre, le renforcement du parc industriel ; l’optimisation du schéma cultural ; l’utilisation des intrants et l’appui conseil ; la réhabilitation des pistes rurales cotonnières pour améliorer la collecte du coton graine et participer au désenclavement des zones de production agricole sont dans les petits papiers des décideurs. Tout ceci va redynamiser la première filière d’exportation au Togo qui contribue de l’ordre de 4% à la richesse nationale.