Le Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) organise depuis le mardi 10 décembre 2024 à Lomé, un atelier national d’échanges et de renforcement de capacités sur les réparations d’ordre mémoriel.
Cette rencontre de trois jours, réunit des personnes-ressources telles que les historiens, les juristes, les sociologues, les OSC, mais également les députés, les experts du ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et du Développement des Territoires, les élus locaux entre autres.
Elle s’inscrit dans le cadre des efforts visant à susciter au sein des populations et des décideurs une compréhension commune sur la problématique globale des réparations mémorielles en justice transitionnelle et les mesures de réparations mémorielles telles que préconisées dans le contexte togolais.
La rencontre va permettre ainsi d’édifier les populations sur les réparations mémorielles en justice transitionnelle ; de renseigner les populations sur les différents aspects des réparations mémorielles préconisées par la CVJR ; d’avoir une compréhension commune des réparations mémorielles proposées par la CVJR ; d’avoir une meilleure appréhension des difficultés liées à la réalisation des réparations mémorielles.
Place de la mémoire dans les sociétés sortant de crises, lois et réparations mémorielles dans les processus de justice transitionnelle : dilemmes et opportunités, les réparations mémorielles au Togo : enjeux et défis sont entre autres thématiques qui vont être abordées au cours de ces trois jours d’echanges.
« Nous tenterons au cours de nos travaux, de mieux saisir les débats prégnants sur les frontières poreuses entre Histoire en tant que science et Mémoire comme expression sociale du passé qui investit de façon irrésistible le langage et le champ politiques. Il s’agira également au cours de nos échanges, d’appréhender avec plus de finesse la place de la mémoire, ainsi que les difficultés liées à l’élaboration et l’exécution des lois et des réparations mémorielles dans la reconstruction des sociétés déchirées par les violences et les violations des droits humains. Il sera enfin question, d’aborder en profondeur le cas spécifique du Togo pour éplucher la lettre et l’esprit de réparations mémorielles, en dégager les enjeux et défis et procéder, au regard des textes qui régissent notre pays, à une ébauche sur les rôles que sont appelés à jouer les différents acteurs« , a affirmé Awa Nana-Daboya , présidente du HCRRUN.
Cette rencontre d’échanges selon elle, est, par conséquent, une invite à tous les Togolais pour apporter leurs parts respectives à l’œuvre d’apaisement et de réconciliation en cours.
« Ce rendez-vous doit être pour nous une opportunité pour inventer des approches crédibles susceptibles de rassembler les Togolais autour d’une mémoire moins conflictuelle et porteuse d’espérance pour un avenir plus harmonieux. Il nous offre un cadre idéal pour exposer librement nos réflexions, émettre dans le respect de nos différences, les avis et les propositions que nous jugerons utiles et porteurs en vue de l’atteinte des objectifs poursuivis« , a précisé Awa Nana-Daboya.
Les mesures d’apaisement et de redressement d’ordre mémoriel ont été suggérées par la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), mise en place avec pour objectif de « faire la lumière sur les actes de violences à caractère politique commis par le passé, d’étudier les modalités d’apaisement des victimes » et de « proposer au gouvernement des mesures à prendre pour les réparations.. Celles-ci ont pour finalité de restaurer la mémoire collective en redressant les atteintes et les torts dont elle a été victime.
