
Née de la prise de participation majoritaire du Groupe SUNU dans le capital de la Banque Populaire pour l’Épargne et le Crédit (BPEC) en 2017 sur invitation des fonds d’investissement Cauris Croissance et AfricInvest Financial Sector, SUNU BANK TOGO veut procéder à une transformation dont l’objectif est de moderniser ses services et renforcer sa position sur le marché bancaire togolais en proie à une rude concurrence. Cette restructuration n’est visiblement pas du goût des syndicats qui tentent de mener un bras de fer depuis quelques jours avec les dirigeants de la banque. Que faut-il alors comprendre des réformes annoncées ? Sont-elles vraiment nécessaires ?
Face à la concurrence (en fin 2024 l’on compte au Togo 14 banques) dans le secteur, les premiers responsables ont jugé nécessaire de procéder à une restructuration de l’institution pour plus d’efficacité. Ce travail de réformes a été réalisé par les dirigeants successifs de la banque, appuyés par le conseil d’administration de la banque et le Groupe Sunu depuis 2018. Ainsi, l’effort de redressement a permis à SUNU BANK d’atteindre ses premiers objectifs de rentabilité en 2022 et de distribuer des dividendes aux actionnaires.
Ayant hérité du vaste réseau de la Caisse d’épargne dont la vocation était de couvrir l’ensemble du territoire avec un maillage parfois très fin (à une époque où les technologies bancaires n’étaient aussi avancées qu’aujourd’hui), SUNU BANK se devait de procéder comme l’ont fait et continuent de le faire d’autres institutions bancaires présentes au Togo, à un redéploiement géographique et stratégique. Le but principal étant d’améliorer la qualité de service aux clients en optimisant les performances du réseau et des agents sur le terrain.
Pour rappel, la banque a quitté le giron étatique en 2010 et a assuré sa survie grâce à des capitaux apportés dans un premier temps par les deux fonds d’investissement précités un peu plus haut et à partir de 2017 par le groupe SUNU qui croient en la volonté affichée des pouvoir publics togolais d’assainir le climat des affaires et de bâtir la croissance grâce au secteur privé.
Pour ceux qui sont dans le secret du fonctionnement bancaire, et même dans d’autres secteurs, tout investisseur privé qui rachète une entreprise, doit procéder à des actes de gestion pour améliorer la compétitivité, assurer des bénéfices afin de créer des emplois pérennes et de la richesse pour le pays.
En décidant courant 2024 de porter le capital social des banques de 10 à 20 milliards FCFA minimum, il va de soit que les actionnaires de SUNU BANK Togo propose un nouvel effort financier conséquent et un appel à des investisseurs externes. L’actionnaire qui doit remettre la main à la poche et les nouveaux investisseurs doivent naturellement avoir des garanties de rentabilité de leur investissement. D’où la nécessité pour les dirigeants de la banque de mettre en place un plan de réorganisation dans l’optique d’une stratégie de développement pour la pérennité de l’institution.
Avec de nos jours un monde fortement digitalisé, il est plus qu’un impératif pour toute institution qui se veut sérieux de chercher à se conformer pour éviter l’effondrement.
Le plan social objet du conflit avec les syndicats n’a rien d’exceptionnel dans la pratique des affaires au Togo et ailleurs dans le monde. Selon les informations, c’est un travail rigoureux qui a été conduit par des cabinets spécialisés et sous le regard des autorités compétentes au Togo et dans la zone UEMOA qui a été fait dans le cadre de cette réforme, dont le but est de trouver les voies et moyens pouvant permettre à SUNU BANK de pérenniser son activité, renouer avec la croissance et de continuer à être un acteur économique fiable et incontournable au Togo.
Le jeu trouble des syndicats
Selon les informations, les syndicats ont plusieurs fois été invités à la table des discussions depuis que depuis que l’idée des réformes a germé. Mais ils ont préféré adopter « une posture belliqueuse caractérisée par une politique de la chaise vide et une offensive suicidaire dans les médias cherchant à vouloir prendre en otage tout l’effectif des salariés, les dirigeants et actionnaires, les clients et les autorités du pays ».
Contrairement aux informations distillées par les syndicats sur une promesse de 5 000000 FCFA, il s’est agi d’un plan de départ volontaire dans lequel Le Groupe SUNU a souhaité accompagner une reconversion de ses ex-agents désireux de se lancer à leurs propres comptes, mais dans le respect de conditions règlementaires et légales pouvant permettre à toute institution bancaire sérieuse d’accorder des prêts.
S’agissant de Mme Agbanglanon Myriam Patricia Irene Pascal épouse Adotevi, ex directrice générale de la banque qui fait objet de toutes des invectives, il suffit plutôt d’aller procéder à des recherches. Elle est une professionnelle reconnue dans le monde bancaire en Afrique de l’ouest. C’est sous sa direction que la banque a pu se redresser et offrir à ses actionnaires des premiers résultats positifs en 2022, après des décennies de difficultés. Et les recrutements effectués depuis 2018, l’ont été avec l’accord du Groupe et du Conseil d’Administration, sur la base de qualifications et compétences avérées.
L’activité bancaire et la notion de risque sont intimement liées. Les dossiers de crédit de la banque sont validés selon les procédures strictes, et au-delà d’un seuil, approuvés par un comité de crédit composé d’Administrateurs chevronnés. Et à ce jour, les différents impayés de crédits qui peuvent exister dans les livres de SUNU BANK TOGO sont dans la moyenne des limites imposées par les régulations de la BCEAO. Aucune banque au monde ne peut se prévaloir d’un taux d’impayés de 0%…
Vivement que la raison prévale du côté des syndicats, pour qu’un dialogue franc puisse s’instaurer pour la continuité des activités de SUNU Bank Togo et pour le bonheur des travailleurs qui pourraient avoir des accompagnements dans le cadre légal afin de se réorienter.
