Réunion du Conseil National du Crédit : Le taux de croissance économique attendu à 6,3% en 2024, une diminution de 30 points de base par rapport à la prévision initiale

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 Le Conseil National de Crédit (CNC) a tenu sa dernière session ordinaire au titre de l’année 2024 le jeudi 12 décembre 2024 à Lomé dans les locaux de l’agence nationale de la BCEAO.  Présidée par le ministre de l’Economie et des Finances, M. Georges BARCOLA, le Conseil a examiné le projet de rapport annuel du CNC destiné au Comité de Politique Monétaire (CPM) portant sur l’évolution de la situation économique et du système financier au titre de l’année 2024. Ce qui lui a permis de revoir le taux de croissance à la baisse.

Le ministre Barcola, président du CNC, a centré son intervention sur 3 points à savoir,  la situation économique, le financement de l’économie, et la qualité des services financiers.  

 S’agissant du premier point, le ministre est revenu sur les raisons de la revue à la baisse du taux de croissance. « Comme vous le savez, le taux de croissance économique de 2024 avait été projeté à 6,6% au début de l’année, après 6,4% en 2023.  Après neuf mois d’activité, les indicateurs de conjoncture économique ont indiqué une consolidation moins soutenue qu’attendue de l’activité dans les secteurs secondaire et tertiaire, contrairement au secteur primaire qui a affiché une plus forte résilience face aux effets négatifs des aléas climatiques. Cette évolution a conduit à une révision à la baisse de la progression de l’activité économique. Ainsi, le taux de croissance économique est attendu à 6,3% en 2024, en diminution de          30 points de base par rapport à la prévision initiale.  Quant au taux d’inflation moyen, il s’est établi à 3,4% à fin septembre 2024, contre 5,7% à la même période de l’année précédente. Cette orientation baissière du taux d’inflation est en lien avec : 

  • la détente des prix des produits alimentaires sur les marchés internationaux ;
  • et la stabilité des prix à la pompe des produits pétroliers.

S’agissant de la dette publique, elle demeure maîtrisée et a représenté 64% du Produit Intérieur Brut à fin juin 2024 ».

Pour le second point, il a relevé que les banques et les systèmes financiers décentralisés ont maintenu leurs concours à l’économie, avec une évolution plus vigoureuse pour les banques.

En effet, le montant des nouveaux crédits mis en place au cours des neuf premiers mois par les banques au profit des opérateurs économiques du Togo s’est élevé à 645 milliards, en hausse de 10% par rapport au niveau enregistré à la même période de 2023.

Quant au volume des crédits octroyés par les institutions de microfinance aux agents économiques, il est ressorti à 218 milliards, non loin des 220 milliards accordés à la même période de 2023.

Par ailleurs, les financements par affacturage ont connu une progression soutenue, avec un encours qui est passé de             24 milliards à fin septembre 2023 à 33 milliards un an plus tard. De même, les concours par crédit-bail ont crû de 22% en un an à 48 milliards. 

A en croire le ministre, « toutes ces évolutions encourageantes ont permis aux créances sur l’économie de progresser, en glissement annuel, de 2% à    1.784 milliards au 30 septembre 2024, soit 30% du Produit Intérieur Brut ». Cette situation, poursuit-il,  reflète, entre autres, la volonté des banques et des systèmes financiers décentralisés d’accompagner la consolidation de la croissance économique, nonobstant :

  • en premier lieu, le contexte international marqué par le ralentissement continu de l’économie et le durcissement des conditions financières ;
  • en deuxième lieu, le niveau relativement élevé des taux de dégradation de la qualité de portefeuille de crédit de certains établissements ;
  • et enfin, en troisième lieu, les difficultés intrinsèques à l’activité d’intermédiation financière, notamment l’asymétrie d’information.

Félicitant les  Directeurs Généraux des banques et des institutions de microfinance, le ministre les  a encouragés à accroître davantage le niveau de financement de l’économie et souhaité qu’en 2025, les premiers responsables des banques et des institutions de microfinance prennent en compte les trois (3)  défis majeurs que sont la mobilisation des ressources suffisantes pour le financement adéquat des projets de développement du Togo ; l’accroissement continue des financements aux Très petites, Petites et Moyennes Entreprises (TPME) ; et le développement de modèles financiers, pour la promotion de l’habitat et la poursuite de la mécanisation du secteur agricole.

Sur le troisième point, et selon le ministre, les informations disponibles indiquent que la profession, dans son ensemble, a fait des efforts dans l’offre des services de proximité par les banques et les systèmes financiers décentralisés.

En outre, il est noté une évolution satisfaisante du respect des obligations des établissements de crédit vis-à-vis de leur clientèle, en particulier la transparence des conditions débitrices et créditrices appliquées à la clientèle et les informations relatives aux dispositifs internes de traitement des réclamations.

Toutefois, au regard du nombre élevé des réclamations non résolues ou en suspens, le ministre a exhorté  les Directeurs Généraux des établissements de crédit à redoubler d’ardeur dans la prise en charge des doléances des clients.