Luttant contre la fraude et renforçant la traçabilité des produits, le Système automatisé de marquage (SAM) a été mis en place au Togo en 2020 pour améliorer le recouvrement des taxes. 5 ans après son lancement, le dispositif affiche des résultats significatifs.
Il a permis de collecter 35,8 milliards de francs CFA, d’assurer le suivi de plus de 2 milliards de produits et d’impliquer 600 opérateurs économiques.
Un dispositif qui a démontré son efficacité
Il fut un temps où le marché togolais était un terrain miné par la fraude, la contrebande et l’opacité commerciale. Entre les produits contrefaits et la sous-déclaration fiscale, l’État perdait près de 15 milliards de francs CFA chaque année.
Mais en 2020, le Togo a changé la donne avec le lancement du Système automatisé de marquage (SAM). Son objectif ? Assurer une traçabilité rigoureuse des produits soumis à taxation, lutter contre la fraude et optimiser la collecte des recettes fiscales.
Avant le SAM, les régulateurs avaient bien du mal à repérer les produits frauduleux et à assurer un recouvrement efficace des taxes. L’arrivée de ce système de marquage a changé la donne : chaque produit concerné (bières, vins, boissons alcoolisées et non alcoolisées, eaux minérales et tabac) est aujourd’hui identifiable et suivi.
L’effet a été immédiat avec les plus de 35 milliards collectés. Dans le seul secteur de la bière, plus de 5 milliards de francs ont été collectés entre 2022 et 2024. Un assainissement du marché qui a permis de remettre sur un pied d’égalité les producteurs respectant les règles et de sanctionner ceux qui tentaient d’y échapper.
Levier de croissance pour les producteurs locaux
Pour les producteurs togolais, le SAM a représenté une véritable aubaine. Finies les pratiques déloyales des contrebandiers qui inondaient le marché avec des produits de qualité douteuse. Désormais, les entreprises locales bénéficient d’une protection accrue et peuvent mettre en avant des produits conformes, garantissant ainsi une meilleure compétitivité sur le marché.
Avec un environnement commercial plus transparent, elles peuvent non seulement accroître leur production en toute sérénité, mais aussi attirer plus facilement des investisseurs et nouer des partenariats stratégiques.
Une application mobile pour plus de transparence
D’autre part, les consommateurs ont eux aussi un rôle à jouer. Depuis 2024, une application mobile développée par l’Office togolais des recettes (OTR) leur permet de vérifier en temps réel l’authenticité d’un produit en scannant son marquage.
Disponible sur Play Store, cette application offre un double avantage : elle permet aux consommateurs de s’assurer de la qualité des produits qu’ils achètent et leur donne la possibilité de signaler des anomalies aux autorités. Ce mécanisme participatif renforce le rôle des citoyens dans la surveillance du marché et encourage une consommation plus responsable.
Vers une extension du marquage à d’autres produits
5 ans après son lancement, le Système automatisé de marquage a, au finish, démontré son efficacité tant sur le plan économique que réglementaire.
Face aux résultats obtenus, les autorités prévoient d’étendre le dispositif à d’autres catégories de produits, notamment le sucre, les huiles de cuisson, le ciment, les fertilisants, les produits cosmétiques, le carburant et les minerais. Cette extension vise à améliorer encore davantage la transparence du marché et à lutter contre les pertes fiscales.
