Des blogueurs en mal de sensations ont entrepris depuis quelques semaines de dénoncer un prétendu « passage en force » de la réforme constitutionnelle de 2024 menant à la Cinquième République au Togo. Pourtant, cette réforme a été débattue et votée au Parlement avec une majorité qualifiée, suivie par une validation de la Cour constitutionnelle Mais manifestement, les récits concoctés autour de la personne et de la filiation du Président Faure Gnassingbé sont plus vendeurs à leur yeux que l’évocation du cadre légal entourant cette réforme constitutionnelle.
Plus grave encore, aucun plan de dialogue n’est proposé : rien sur la relecture citoyenne, rien sur les audiences publiques déjà tenues. L’appel ne mentionne aucune solution institutionnelle alternative, se contentant d’un slogan : « descendre comme un seul homme ». À travers cette posture, les signataires du pompeux appel à la mobilisation se prétendent investis d’une légitimité populaire qui n’existe que dans leurs rêves, et feignent un populisme anti‑système déconnecté des procédures démocratiques.
Un paradoxe cinglant : plusieurs acteurs politiques qui soutiennent aujourd’hui les révolutionnaires d’internet étaient hier les chantres de l’instauration du régime parlementaire au Togo. Leur volte-face interroge sur la sincérité du projet : conviction politique ou stratégie d’instrumentalisation ? Leur ton alarmiste, loin de promouvoir un débat apaisé, attise les tensions politiques et fragilise davantage le tissu institutionnel.
Leur rhétorique, bien que prétextant la légitimité démocratique, aboutit à l’effet inverse : elle radicalise les positions et sape les fondements du débat parlementaire. Sous couvert de dénonciation, l’affaire est devenue un défi lancé aux institutions du Togo.Elles doivent sans tarder imposer une ferme réponse à ces dérives.