Les années antérieures, des facteurs comme la croissance démographique, la dégradation des terres et de l’environnement, les inégalités de genre en matière d’accès aux ressources, ont compromis la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Togo. En 2018, se fiant à l’indice de la faim dans le monde, le Togo occupait la 80ème place sur 119 pays.
La situation y était jugée grave parce que 24,3% des citoyens souffraient de la faim. Pour pallier le phénomène, le pays a établi un plan intersectoriel pour la réalisation du 2ème Objectif de développement durable (ODD) qui vise à éliminer la faim.
L’engagement des pouvoirs publics à éradiquer la faim et à lutter contre la pauvreté a motivé le Programme alimentaire mondial (Pam) à renforcer son rôle de conseiller et de catalyseur d’interventions en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Le plan stratégique intersectoriel court de 2019 à 2023. A échéance, les communautés vulnérables, y compris les petits producteurs, disposeront des systèmes alimentaires efficients, équitables et inclusifs ; les capacités des institutions nationales du Togo seront renforcées pour élaborer et gérer des politiques et des programmes équitables relatifs la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Cette stratégie est conforme au plan-cadre des Nations unies pour l’aide au développement et au PND dont l’une des priorités est de réduire la pauvreté et les inégalités.
Comme principaux résultats, le pays s’attend à une croissance économique durable et inclusive ; à la création d’emplois décents ; au développement humain ; un accès à des services sociaux adéquats, une gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles. Non seulement, le plan prend en compte l’Objectif de développement durable 2 (éliminer la faim), mais aussi, il contribuera à la réalisation de l’objectif 1 (élimination de la pauvreté), de l’objectif 3 (santé), de l’objectif 4 (éducation), de l’objectif 5 (égalité des sexes et autonomisation des femmes), de l’objectif 13 (action climatique) et de l’objectif 17 (partenariats).
D’un autre côté, le pays va concentrer ses efforts sur le développement des chaînes de valeur en aménageant des agropoles qui vont accroître la productivité des cultures vivrières, créer des emplois décents et in fine, améliorer la sécurité alimentaire. Grâce aux moyens déjà mis en place, le taux de malnutrition aigüe qui était estimé à 6,5% en 2014 au Togo est passé à 5,7% en 2017, soit une baisse de 0,8 point. Au même moment, le retard de croissance, l’un des principaux signes de malnutrition chronique, qui se caractérise par une taille trop petite pour l’âge, est passé de 27,5% en 2014 à 23,8% en 2017, soit une amélioration de 3,7%. Aussi, le budget alloué à la malnutrition a connu une augmentation d’un milliard en 2016 par apport à 2014, passant de 6,5 à 7,5 milliards de francs CFA.