‘Les marches ne peuvent pas faire quitter du pouvoir un président démocratiquement élu’

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A quelques jours de l’ouverture à Lomé du dialogue entre pouvoir et opposition sur les réformes constitutionnelles, les conseils fusent pour la bonne réussite.

Pour Joseph Hessou Passiwe, jeune cadre de la majorité présidentielle, le prochain dialogue devrait être l’occasion pour les partis politiques de définir de façon consensuelle le cadre de mise en œuvre des réformes.

Les réformes sont déjà enclenchées et l’opposition gagnerait en allant à la table de discussions, pas comme un signe de faiblesse, plutôt une grandeur d’esprit, a-t-il déclaré dans cet entretien.

Lisez-plutôt !

Q : Quelle lecture faites-vous des différentes positions dans la conduite des réformes ?

Joseph Passiwe : Plusieurs rapports ont révélé que le peuple togolais dans sa grande majorité aspire aux réformes et au changement. Mais quelle de réformes s’agit-il et de quelle manière ? C’est là tout le problème. L’opposition en parlant des réformes a son idée qui dans la mise en oeuvre diffère de celle de la majorité présidentielle. Le gouvernement a enclenché le reformes sans avoir attendu que les gens marchent dans les rues au quotidien. C’est dire que même le premier responsable du pays est pour les reformes. Pour nous, les réformes, ce n’est pas d’imposer un candidat à un parti politique, ce rôle revient à des institutions qui existent déjà. Les réformes consistent à mettre en place des dispositions constitutionnelles et institutionnelles devant permettre une alternance pacifique, l’enracinement de la démocratie et un véritable épanouissement de la jeunesse togolaise. Parce que nul n’ignore par exemple le niveau de chômage dans nos pays et cela ne concerne pas que les sympathisants de l’opposition. Nous sommes tous concernés. Il y a des sans emploi de tous les côtés. Il faut alors conjuguer nos énergies pour booster l’entrepreneuriat au sein de la jeunesse. Il faut encourager les initiatives déjà entreprises par le gouvernement dans ce sens.

Q : Des tractations sont en cours pour la tenue d’un dialogue à Lomé, quel conseil peut-on donner à l’opposition ?

J P : Nous avons parfois l’impression que la position de l’opposition rime avec la pagaille. Au début des mouvements, nous avions pensé qu’il y avait une certaine sincérité dans leurs revendications, mais après l’adoption du projet de révision constitutionnelle par le gouvernement, les réelles et différentes motivations de l’opposition ont fait surface. Vous ne pouvez réclamer une choses, et qu’on vous l’offre à 100% et vous refusez. Cela est incompréhensible. L’opposition réclame la constitution de 1992 en sa forme originelle, le gouvernement vous la donne en allant au-delà parce que la jeunesse veut s’y retrouver, la diaspora, les femmes, bref tout le peuple veut s’y retrouver. Que reproche t-on au gouvernement: l’excès de transparence ?

L’évidence actuelle est qu’à l’assemblée, ni l’opposition, ni la majorité ne peut à elle seule opérer des réformes constitutionnelles. L’unique voie qui s’ouvre à nous reste le référendum. Mais si la classe politique veut participer à notre croissance économique, la voie du dialogue sera la meilleure. C’est moins coûteux sur tous les plans et c’est notre patrie qui en sortira victorieuse. Les bases étant déjà là, le dialogue sera juste l’occasion pour les politiques et la société civile de définir de façon consensuelle le cadre de mise en œuvre des réformes.

Parler du retour à la constitution de 1992, personne ne s’y oppose puisqu’elle est toujours en vigueur mais la réviser pour qu’elle reflète notre époque c’est l’idéal. Nous devons avancer en regardant dans le rétroviseur mais nous ne devenons pas reculer. L’opposition doit juste revoir sa position, il ne s’agit pas d’un signe de faiblesse mais plutôt d’une grandeur d’esprit pour tout leader qui sait écouter son équipe. Le peuple ne partage pas sa stratégie de rue, voilà pourquoi les marches sont improductives à les violences observées et que tout le monde déplore. Nous avons la chance d’avoir un Chef d’Etat attentif, profitons-en.

Q : L’intérêt général devrait être des deux camps ?

J P : Bien sûr. Unir a toujours montré qu’il est un parti du peuple et que l’épanouissement de ce peuple reste sa préoccupation majeure. Il n’hésite jamais quand il s’agit de faire des concessions ou des sacrifices pour le bien-être des populations mais toujours dans la légalité. Il est alors question pour l’opposition de montrer aussi sa bonne foi en mettant de côte les intérêts particuliers voilés sous des préalables. Vous n’avez rien a prouver encore au peuple. Vous êtes des leaders d’une opposition, quelque soit sa taille et vous avez ce respect. Vous êtes arrivés à la conviction que Les marches ne peuvent pas faire quitter un chef d’Etat démocratiquement élu à plus de 58 %. Il vaut mieux revenir à la raison et aller à la table de discussion. Au cours de ce dialogue, vous pourrez avoir satisfactions à vos préalables si vous êtes convaincants. Chacun doit jouer sa partition. Chacun doit mettre de l’eau dans son vin.

Propos recueillis par Charlemagne

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