A propos du dialogue politique, le ministre est sans équivoque
Seul le respect scrupuleux des règles et principes fixés dans la constitution, les règles démocratiques et les règles de l’Etat de droit, peut permettre une sortie de crise
Dans un entretien qu’il a accordé le dimanche dernier à notre confrère de la tvt, prudence Sinzou, le ministre Gilbert Bawara de la Fonction Publique, du Travail et de la réforme administrative, est revenu sur la crise sociale qui secoue le secteur de la santé et de celui de l‘éducation depuis plusieurs mois. L’entretien a également permis au ministre d’aborder la question relative à la crise sociopolitique et le dialogue en cours avec la facilitation du président Ghanéen, Akufo Ado. Pour permettre à nos lecteurs d’avoir tout le contenu de cet entretien, la rédaction du journal le Messager, s’est fait le devoir de retranscrire intégralement l’interview. Lisez plutôt !
Prudence Zinsou : Monsieur Bawara bonjour
Ministre Bawara : Bonjour Monsieur Prudence Zinsou. Je voudrais vs dire merci, merci à la tvt de me donner l’occasion d’expliquer les efforts du gouvernement, les initiatives pour répondre aux préoccupations et aux revendications qui sont à l’origine des mouvements sociaux, de perturbations, non seulement dans le secteur de la santé, mais également dans d’autres secteurs administratifs importants de la vie nationale notamment, l’éducation, le ministère de la fonction publique. Je voudrais avant d’aborder les sujets que vous voulez, rectifier quelque chose. Le groupe de travail, n’est pas constitué du gouvernement et du SYNPHOT. C’est un groupe de travail dont la composition a été déterminée par le premier ministre dans son décret du 04 avril. Et c’est vrai, les membres qui ont été nommés, le sont en raison de leur appartenance à un certain nombre de structures notamment, les organisations syndicales du secteur de la santé, le gouvernement, l’administration. Quand je parle d’organisation du secteur de la santé, c’est toutes les organisations, mais il est entendu que nous en tant que membres de ce groupe de travail, nous allons nous ôter de nos chapeaux d’origine et d’appartenance pour travailler dans un esprit de collégialité, dans un esprit d’intérêt général, en ayant comme souci, ce qui peut permettre d’améliorer la qualité du système sanitaire et de fournir de meilleures prestations de santé et améliorer l’état de santé des populations.
Justement quelle est la situation aujourd’hui dans le secteur de la santé ?
Ministre Bawara : Vous savez, je dois dire que, l’intérêt de l’initiative que le gouvernement vient de prendre, et du décret que le premier ministre a pris le 04 avril, c’est de formaliser, de structurer, d’accélérer et d’intensifier un processus qui avait déjà commencé mais qui était un peu informel. C’est de donner plus de perspective et de visibilité, de lisibilité aux actions du gouvernement, à la volonté du dialogue et de concertation du gouvernement et surtout faire en sorte qu’un travail participatif et inclusif soit mené pour régler un certain nombre de défis. Déjà, aux mois de novembre et décembre 2017, mon collègue et frère, le ministre de la santé et moi-même, avec l’ensemble des organisations syndicales du secteur de la santé, nous avions eu des réunions, et nous avions commencé d’ailleurs à engranger un certain nombre d’avancées et de progrès dans le travail. Par exemple, la question des neuf(09) agents du centre médico-social de Bè-Kpota, dont le contrat de stage avait été rompu au moi de juin 2017. Cette question avait été regelée pratiquement, parce que, nous avions préconisé à l’endroit de ces neuf agents de faire des demandes de réintégration et que le gouvernement allait veiller à ce que le directeur du centre médico-social de Bè-Kpota, examine favorablement cette demande. Donc, dans ce contexte là, on n’aurait pas dû avoir encore sur les plateformes revendicatives, le sujet relatif à l’intégration de ces neufs agents. Mais, cela étant, aujourd’hui, c’est un problème définitivement réglé, il y a une volonté d’ouverture et un acte conciliant de la part du gouvernement et du directeur du centre médico-social de Bè. Et nous pensons que, personne, aucune organisation syndicale ne va encore évoquer ce problème. Il en est de même concernant le problème de bonification d’ancienneté en faveur des contractuels du secteur de la santé qui sont recrutés dans la fonction publique en disposant d’une expérience professionnelle acquise dans les structures publiques. Ce problème aussi, au mois de décembre 2017, nous avions indiqué notre volonté à examiner cette question favorablement, pour une issue heureuse. Et les personnes concernées ont la possibilité d’adresser un dossier à notre ministère, nous allons le traiter. C’est la même chose, concernant le processus d’adoption du statut particulier des personnels médicaux du secteur de la santé. Il y a un groupe de travail qui était déjà à l’œuvre. Donc, c’est pour dire qu’avec la mise en place du groupe de travail, il y a déjà des acquis qui ont été engrangés, il y a des avancées qui ont été enregistrées, et nous allons amplifier le travail en faisant en sorte que l’ensemble des préoccupations et des problèmes qui minent le secteur de la santé puissent être examinés, et au-delà, des femmes et des hommes de qualité qui ont été désignés par le premier ministre pour faire partie du groupe, il est loisible au groupe de s’appuyer sur d’autres personnes ressources, d’autres compétences, qu’il s’agisse des directeurs généraux des hôpitaux, qu’il s’agisse de personnalités jouissant d’une expérience solide dans le secteur de la santé, et mêmes pour les autres ministères concernés ; Le ministère du plan, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, tous ceux qui ont vocation à contribuer et à favoriser le bon déroulement et le bon aboutissement du travail qui sera fait. Je voudrais profiter pour rassurer. Bien entendu, il y a un élément important qui a été souligné par les membres du groupe de travail. C’est qu’à partir du moment où l’ensemble des préoccupations et des revendications qui est à l’origine des mouvements sociaux, des grèves, des perturbations dans le secteur de la santé sont en train d’être examinés, d’être traités, dans l’esprit que je viens d’indiquer, il n’y a plus de raison qu’à partir de maintenant qu’on ait encore des perturbations dans ce secteur. Donc, nous profitons pour lancer un appel à l’apaisement et à la sérénité. Nous allons œuvrer, aussi bien au niveau du gouvernement que du groupe de travail, qui est d’ailleurs dirigé par membre éminent du SYNPHOT, pour que les résultats soient rapidement au rendez-vous.
Alors, justement monsieur le ministre, à propos de la nature du groupe de travail, est-ce que c’est la démarche voulue par le SYNPHOT ?
Ministre Bawara : Vous savez, j’ai ce débat constamment avec les organisations syndicales. Je ne crois pas que l’esprit d’exclusivité, l’esprit d’exclusion puisse être de mise dans une situation comme celle-là. Lorsqu’une organisation syndicale exprime des préoccupations qui touchent à l’ensemble des personnels ou un sujet d’intérêt national, moi je crois que, c’est dans notre intérêt d’associer l’ensemble des acteurs dont la contribution des idées, les propositions peuvent aider à trouver les meilleures solutions. C’est vrai, le SYNPHOT est porteur d’un certain nombre de préoccupations, mais ces préoccupations rejoignent et sont également celles que d’autres organisations syndicales du secteur de la santé portent, et d’ailleurs, ça rejoint également les préoccupations du gouvernement lui-même, qui cherche à mettre tout en œuvre pour que tous les problèmes puissent être réglés. Je crois que la paternité de la mise en œuvre de ce groupe de travail importe peu. Ce qui nous importe, c’est l’efficacité du travail et ces résultats qui sont recherchés.
Et quelles sont les orientations et attributions de ce groupe de travail ?
Ministre Bawara : Les orientations sont simples. J’indiquais tout à l’heure, que effectivement, moi-même, le ministre de la santé, nous faisons partie de ce groupe de travail. Mais dans ce groupe de travail, nous n’allons pas nous comporter comme étant les ministres, venus là-bas pour défendre les intérêts du gouvernement. Il en est de même des organisations syndicales qui doivent savoir ôter leur chapeau de syndicalistes et travailler dans un esprit d’intérêt général, d’intérêt commun pour le système sanitaire et l’ensemble des personnels de ce secteur. Cet élément est extrêmement important. La deuxième chose, c’est que le groupe de travail peut s’appuyer sur d’autres personnes ressources, d’autres expertises, et le groupe de travail doit avoir la liberté et la possibilité de se rendre sur le terrain, d’inviter tel service ou tel autre, pour échanger, s’il faut approfondir certaines problématiques qui seront discutées, et enfin, il faut naturellement se donner un certain délai pour éviter un enlisement. Parce que les problèmes sont urgents et nous avons intérêt à rechercher rapidement des solutions. Donc il y a ces orientations là qui ont été données et surtout l’engagement et la volonté du gouvernement à faire en sorte que nous puissions y parvenir. Je dois pour terminer sur la question du secteur de la santé, dire que nous comprenons parfaitement un certain nombre de préoccupations, mais, il faut aussi, que les personnels et les agents du secteur de la santé comprennent la complexité et l’immensité, l’ampleur des efforts en termes de moyens et de ressources qui sont requis. Quand je prends le problème des guichets autonomes et des contractuels, j’ai l’habitude dire que guichet autonome, c’est un terme et une expression impropre. Parce que toutes les ressources ou toutes les recettes devraient être versées au trésor public et ensuite, il y a une affectation, une allocation des ressources conformément aux règles de l’orthodoxie financière et budgétaire. Ce problème, il va falloir le cerner convenablement, sur toute l’étendue du territoire avant de voir quelles sont les meilleures solutions à y apporter. Quand je prends le problème de sécurité des personnels sur leur lieu de travail. Qu’il s’agisse des questions de vestiaires, de vaccination ou de centre de santé lorsqu’ils sont malades, ça aussi, ce n’est pas un problème qui doit être réglée de manière ponctuelle. C’est un processus et une dynamique et avant d’agir, ça ne devrait pas être une cause de grève et d’agitation. Et cela l’est d’autan plus pour le problème fondamental qui est celui de l’amélioration des infrastructures, des équipements pour faire en sorte que le minimum d’équipements et le plateau technique puissent être mis à la disposition de nos infrastructures de santé, qui doit aller de paire avec l’amélioration de la gestion et de la gouvernance du secteur de la santé. C’est d’ailleurs dans cette logique que le processus de contractualisation se poursuit et se poursuit dans un esprit de dialogue, de concertation avec l’ensemble des acteurs.
On va s’intéresser également au secteur de l’éducation. Le groupe de travail a remis les conclusions de ses travaux au premier ministre, alors monsieur le ministre quel est le sort réservé aux conclusions du groupe de travail dans le secteur de l’éducation ?
Ministre Bawara : Vous savez, on a beaucoup de peine par rapport à l’immensité des efforts qui ont été faits par le gouvernement dans le secteur de l’éducation et les résultats auxquels nous sommes parvenus, surtout la situation actuelle. Depuis janvier 2017, l’essentiel des préoccupations des revendications a trouvé satisfaction, qu’il s’agisse de l’élaboration du statut particulier qui va être adopté incessamment, qu’il s’agisse de l’intégration des enseignants auxiliaires avec une incidence financière et budgétaire considérable. Les 12 281 enseignants auxiliaires, la quasi-totalité a été intégrée au sein de la fonction publique. Qu’il s’agisse de problèmes de remboursement des cotisations qui avait été effectué par certains enseignants auxiliaires avant leur intégration dans le cadre des fonctionnaires, ça aussi, c’est pratiquement 1 milliard 750 millions qui ont été débroussés et remboursés aux ayants droit ou aux ayants cause. Qu’il s’agisse des problèmes de mutations ou d’affectations dites punitives, tous ces problèmes ont été réglés. En matière de primes, nous nous rappelons que depuis 2012, l’Etat avait instauré des primes de rentrée et de bibliothèque, ensuite une prime d’incitation à la fonction enseignante, et ces primes ont été regroupées et ont connu une amélioration significative. Au mois de Mars 2017, le gouvernement a procédé au doublement de ces primes, notamment la prime d’incitation à la fonction enseignante pour la faire passer de 8000 à 16 000 pour les catégories B C D et de 10 000 à 20 000 pour les catégories A. et au mois d’octobre 2017, 5000 a été ajouté systématiquement à l’ensemble du personnel éducatif. Ce qui fait que, nous aurions espéré et souhaité que les activités pédagogiques et scolaires connaissent un meilleur déroulement, qu’il y ait la sérénité, le calme et la tranquillité. Mais malheureusement au moment où nous parlons, nous constatons que les enfants auront été les victimes expiatoires de nos comportements, notamment de l’attitude des organisations syndicales, que les programmes et les acquis ne sont pas obtenus, ce qui fait que nous risquons d’aller vers un système éducatif au rabais.
Cela étant, dans un souci d’ouverture, d’apaisement, le gouvernement a poursuivi avec les initiatives. C’est dans cet esprit qu’il faut inscrire le rapport du groupe de travail auquel vous faites référence. Les conclusions ont été remises au premier ministre, à la fois un rapport et un projet de protocole d’accord. Depuis vendredi, nous sommes intensément engagés dans des conciliabules et les consultations avec tous les acteurs du système éducatif, les fédérations des organisations syndicales d’enseignants, des centrales syndicales, la coalition nationale togolaise pour l’éducation pour tous, les responsables de l’enseignement confessionnel et l’Union nationale togolaise des associations des parents d’élèves et d’étudiants pour voir comment finaliser ce protocole d’accord et parvenir à sa signature. Je crois que c’est vraiment l’intérêt nous tous, de faire en sorte que le calvaire de notre système éducatif prenne fin, que l’éducation à laquelle, les enfants ont droit, puisse être assurée, et que nous puissions dans un esprit de responsabilité continuer à développer et à moderniser notre système éducatif.
Monsieur le ministre, rapidement on va aborder d’autres sujets. Dans votre département, on note aussi des revendications qui perturbent le fonctionnement normal des activités. Qu’est-ce qui est fait concrètement pour ramener la sérénité au sein de votre ministère ?
Ministre Bawara : Vous savez tout ne peut pas être dit sur le plateau. Nous n’aurions pas le temps pour le faire. Il y a trois revendications essentielles de mes collaborateurs et camarades, si j’ose dire ainsi. Il y a la question des conditions de travail, le cadre de travail. Des locaux qui sont obsolètes, exigus, des équipements et autres, et sur ce point, le ministre de l’économie et des finances s’est engagé et j’ai dis cela à mainte reprises à mes camarades et collègues du ministère que les efforts seront faits cette année pour la réhabilitation, la réfection et l’équipement de nos locaux du ministère. Je vais même profiter pour annoncer, qu’avec le ministre de l’économie et des finances, nous sommes en train de louer un important bâtiment qui sera réhabilité pour améliorer les conditions de travail. Il y a deux autres revendications, les primes de rendement. Je dois profiter pour affirmer une chose. Vous ne pouvez pas être engagés comme fonctionnaire pour exécuter un certain nombre de tâches et à l’occasion de l’exécution de ces tâches demander à bénéficier de primes de rendement. Ce n’est pas possible. Un agent qui est chargé des recrutements au ministère de la fonction publique, un agent qui est chargé des avancements, à l’occasion de l’exécution de ces tâches, vous ne pouvez pas faire comme si c’était des tâches extraordinaires. Et nous savons que certaines tâches ne sont pas excessives. Combien de recrutements avons-nous par an dans notre pays ? Combien d’agents avons-nous pour assurer les avancements ? Et donc sur ces cas là, j’estime que, d’abord l’Etat ne dispose pas des moyens pour aller dans ce sens là, et dans un esprit de responsabilité, il y a des choses que nous ne pouvons pas faire. Et j’encourage mes collègues et camarades du ministère à se ressaisir. Le dernier élément concerne le 13e mois. Vous savez, dans le secteur privé, il y a une sorte de 13e mois. C’est une sorte de gratification des travailleurs et des employés, notamment lorsqu’une entreprise distribue des dividendes. Dans le secteur privé, le 13e mois n’existe pas. J’aimerais que cela soit compris et entendu. J’entends souvent le reproche qui m’est fait par mes collègues, agents du ministère qui disent, mais je suis un mauvais père de famille. Comment se fait-il que je suis chaque fois dans des négociations, des discussions avec des agents d’autres secteurs, il y a des mesures favorables qui sont prises, et je n’accède pas favorablement ce que eux ils demandent ? Mois j’ai une autre conception de la chose. Nous devons avoir un esprit de sacerdoce. Notre ministère doit servir et non pas se servir. Et je ne peux pas accepter qu’on oppose un ministère contre un autre, un service contre un autre, et donc je voudrais profiter également pour encourager à ce qu’aucun dossier ne soit négligé et que les usagers du service public ne subissent pas de préjudices du fait de nos comportements au sein du ministère.
Monsieur le ministre, nous allons profiter de votre présence sur ce plateau pour aborder également ce sujet d’actualité, le dossier lié aux agitations consécutives à la garde à vue du professeur Ihou et à la convocation du professeur David Dossè et de trois enseignants à Kara. Alors qu’en est-il exactement monsieur le ministre ?
Ministre Bawara: Vous savez, le cas du professeur Ihou Watéba Majesté, est tel que, je devrais m’abstenir de commenter un dossier judiciaire en cours. Mais le gouvernement se sent lié par trois principes essentiels. D’abord le respect de la présomption d’innocence qui est extrêmement important, le souci de vérité et de justice. Il s’agit là d’un cas emblématique de situations pour lesquelles il y a des frustrations au sein de la société togolaise, où on aurait le sentiment que si vous n’êtes pas fils de tel ou de tel, si votre parent n’est pas issu de tel ou tel milieu, vous ne pouvez pas réussir dans telle école ou telle faculté. Ce sentiment là est assez fort au sein de la société togolaise. A l’occasion de ce dossier, il est important que toute la lumière soit faite et que ce soit élucidé pour que l’opinion nationale et les togolais soient situés. Et donc, s’il y a une deuxième exigence du gouvernement, c’est l’exigence de lumière et de vérité, que toute la procédure aille à son terme pour pouvoir situer les togolais. Il y a une troisième exigence qui est extrêmement importante et j’allais terminer par là. C’est le respect du secret de l’instruction. Ce qui fait que le gouvernement et tous les acteurs du système de justice devraient s’abstenir de donner les informations qui relèvent du secret de l’instruction. Mais en revanche, les mises en cause, notamment, quand je prends le professeur Ihou Watéba Majesté qui a fait objet d’une garde à vue ou d’autres personnes, je veux parler du professeur David Dossè qui a été convoqué comme témoin, eux, ils ont la possibilité d’éclairer l’opinion nationale sur les listes ou les éléments qui leur auraient été présentés à l’occasion de la procédure d’instruction, et bien entend de se défendre auprès de l’opinion de ce qu’ils pensent, notamment les éléments de preuves ou des listes qui leur aurait été présentés. Je pense que ça peux aider. Mais nous nous devons nous abstenir de donner le contenu de ce qui serait là-bas. Maintenant pour ce qui concerne le cas des quatre enseignants qui sont actuellement détenus à Kara. Depuis hier et dans la perspective de l’invitation que vous m’aviez adressée pour cette émission, je réfléchissais et je me suis dit, mais, si nous avions été des brésiliens, ça prouve que l’ancien président Lula ne se trouverait pas aujourd’hui en prison. Il aurait reçu des obstructions, il aurait eu des actes tels que le président aurait été soustrait des forces publiques pour ne pas aller en prison. Mais, malgré l’attitude au début du parti des travailleurs brésiliens, les militants ont fini par faire confiance à la justice, et laisser l’ancien président Lula aller en prison où il vient de passer sa première nuit. Vous et moi nous sommes des citoyens comme tous les autres. Vous êtes journalistes, je suis ministre, mais ça c’est une fonction tout à fait provisoire, mais je ne le resterai pas, ça c’est possible. Mais il y a beaucoup de citoyens, qui chaque jour, sont, soit interpellés, soit invités et déférés à la gendarmerie dans commissariat ou à la justice. Imaginez-vous que vous êtes confrontez à la justice, vous ne savez pas pourquoi, et que vos parents se mettent à aller chercher à vous soustraire des mains du commissariat ou de la justice, qu’est-ce qui arriverait à vos parents ? Alors , c’est pour dire que, à la fois je comprends que par rapport au travail qui est en train d’être fait pour signer le protocole d’accord, nous devons éviter tout ce qui peut envenimer le climat et l’atmosphère, mais en revanche, se livrer à un certain nombre de comportements y compris mensonger, parce que, j’ai vu, un certain nombre d’activistes syndicaux, des amis syndicalistes qui ont publié un communiqué pour dire que le fait à l’origine du deuxième fait, c’est-à-dire le premier enseignant qui a été convoqué, l’aurait été pour fait de grève . C’est totalement faux. Je crois que même, les mêmes personnes qui ont signé ce communiqué ont dit publiquement dans différentes réunions, qu’ils avaient eu des entretiens avec l’intéressé et qui avait dit que cela n’avait rien à avoir avec son statut d’enseignant ou de syndicaliste. Donc c’est pour dire que sur ce cas, il y a eu des comportements inappropriés et répréhensibles. Maintenant, il faut que les esprits s’apaisent. Si notre souci est de faire en sorte que ce cas ne devienne pas un obstacle à la finalisation du protocole d’accord et à la signature de ce protocole, nous devons changer de mode d’action, et avoir une autre approche, une autre démarche pour obtenir des résultats plus concluants.
Monsieur le ministre avant de vous laisser partir, une question sur le dialogue politique. A ce jour que peut-on retenir comme avancée dans ce processus ?
Ministre Bawara : (rire) ; bon, j’aurais aimé ne pas être amené à me prononcer sur le débat politique, parce que, nous courons le risque d’être accaparés, de nous focaliser sur les débats politiciens et oublier la population. Ce dont nous venons de parler tout à l’heure, l’éducation, la santé, les services publics, l’administration, le souci de dialogue et de concertation, le souci de l’apaisement, de la sérénité en milieu hospitalier, en milieu scolaire, me parait être beaucoup plus important que les débats entre les politiciens. Cela étant, je voudrais vous dire, du côté du président de la république et du gouvernement, il y a une détermination à parachever le processus de dialogue et à parvenir à des compromis permettant de réaliser des réformes constitutionnelles et institutionnelles allant dans le sens de l’approfondissement de la démocratie et de l’Etat de droit. Cela n’est possible que si chaque partie fait preuve d’ouverture, je dirai même du sens de compromis et surtout si nous respectons scrupuleusement les règles et les principes fixés dans la constitution, les règles démocratiques et les règles de l’Etat de droit. A ces deux conditions, nous pouvons rapidement terminer le dialogue et avoir des résultats. A cet effet, il faut éviter, comme nous le disions concernant le climat social, de poser des actes et d’avoir des attitudes qui suscitent des ressentiments au sein de la population. Donc, là aussi, nous devons continuer à faire preuve d’apaisement et de décrispation, y compris, en respectant les engagements que nous avons déjà souscrits en ce qui concerne la suspension des manifestations.
Monsieur Gilbert Bawara, merci beaucoup pour ces éclairages et à la prochaine
Ministre Bawara : C’est moi qui vous remercie
Transcrit par la rédaction du journal le Messager