Nous le disons depuis quelques semaines et ceci sans aucun préjugé. L’audit, en lieu et place d’une « mission de contrôle et de réconciliation des données » sorti par l’équipe de M. Djimba Ibrahima, inspecteur des finances de classe exceptionnelle, n’a rien à avoir avec une mission d’audit digne de ce nom. Nos affirmations ont été corroborées par les sorties des membres du gouvernement, dont l’un est le porte-parole, qui ont remis en doute, le rapport d’audit, estimant qu’il ne respectait nullement les règles reconnues en la matière. « Le rapport n’a pas été fait dans les conditions acceptables, et naturellement, le gouvernement n’en tirera aucune conclusion à l’étape actuelle », laisse entendre clairement, le porte parole du gouvernement, le ministre Trimua, lorsqu’il c’était agit de se prononcer sur la question. C’est dire combien il existe des zones d’ombre dans ce « rapport d’audit » que certains brandissent de nos jours comme preuve de culpabilité du coordonnateur du Comité de Suivi des Fluctuations des Prix des Produits Pétroliers(CSFPPP), M. Fabrice Adjakly et d’autres personnalités. Au vu de ce qui précède et avec d’autres éléments que nous allons relevés dans notre développement, on peut se poser la question de savoir, à qui profite un audit à caractère biaisé des inspecteurs de l’IGF(Inspection Générale des Finances) ?
En effet, dans les faits, une mission d’audit qui se veut digne et qui s’inscrit dans les normes internationales d’Audit reconnues en la matière par « l’Institut Français de l’Audit et le Controle Internes (IFACI) » et le « Institute of Internal Auditors (IIA) » suit une démarche précise, qui est relevée par notre compatriote Xana Sadjo dans une libre opinion que nous trouvons utile de reprendre une séquence.
« En début de mission, vous prenez connaissance des différentes activités de la structure à auditer et pour chaque activité vous demandez à connaître les différentes procédures qui les organisent. Pour chaque procédure, vous prenez connaissance de sa description, des tâches et responsabilités de chaque acteur intervenant dans le suivi du processus depuis le début de l’événement qui déclenche ce dernier jusqu’à sa fin. Autre élément le plus important, pour chaque procédure/processus, vous prenez connaissance non seulement des contrôles effectués pour éviter les irrégularités et autres écarts par rapport aux procédures, mais aussi, des acteurs responsables de l’exécution de ces contrôles. Dans les diligences de l’auditeur, celui-ci doit s’assurer que les contrôles existent pour garantir la conformité de tout ce qui est fait par rapport aux procédures. Si les contrôles n’existent pas l’auditeur doit les recommander. Si les contrôles existent, l’auditeur doit s’assurer qu’ils sont efficaces et qu’ils sont systématiquement mis en œuvre. Les tâches pour lesquelles les contrôles n’existent pas où sont faibles, sont celles qui intéressent beaucoup les auditeurs, par ce que, ce sont les zones où il y aurait potentiellement beaucoup d’irrégularités. Quand ces zones sont identifiées, l’auditeur procède à la recherche d’éléments probants. C’est- à –dire, à la collecte des preuves d’irrégularités sur les opérations, comme par exemple, les erreurs matérielles sur le montant d’un chèque. Ainsi, quand l’auditeur remarque une erreur sur un document, il retrace le parcours du document depuis le premier acteur de la procédure jusqu’à sa fin pour identifier le point précis et l’acteur qui est à l’origine de l’irrégularité. Quand il en arrive à ce point précis, il vérifie l’origine de l’irrégularité pour savoir si elle est intentionnelle ou résultant d’une erreur matérielle/humaine et pourquoi l’irrégularité constatée n’a pas été détectée au niveau des points de contrôle jusqu’à ce qu’elle puisse prospérer jusqu’à la fin de la procédure. Fort de ces diligences citées, l’auditeur est alors en mesure de documenter les irrégularités qu’il a décelé en expliquant dans son rapport l’auteur de l’irrégularité et comment l’irrégularité a pu prospérer. Ainsi l’auditeur fait une recommandation précise et utile », a relevé le compatriote cité plus haut et qui n’est ni plus ni moins, la démarche conventionnellement utilisée dans n’importe quel audit.
Le constat fait dans la démarche de nos inspecteurs de l’IGF est à la limite écœurant. Ces Auditeurs en auditant le CSFPP, n’ont à aucun moment de leur rapport provisoire d’Audit décrit les procédures organisant les domaines qu’ils ont audités. Ce qui est contraire à ce qui se fait en matière de planification d’une mission au sens de la norme « 2200-1 », relative à la planification de la mission et dont l’objectif est de comprendre le domaine audité, ses enjeux, et les processus mis en œuvre et leurs objectifs.
Par ailleurs le fait d’avoir violé la norme 2300 relative à l’accomplissement de la mission qui leur permettait de recourir à un expert consultant externe du domaine, vient à juste titre confirmer le constat du porte-parole du gouvernement qui laissait entendre que s’il était question d’un audit, il aurait été demandé de chercher l’expertise adaptée. D’où le fait que l équipe qui a été mise en place pour la « mission de réconciliation des données » ne comporte pas de spécialistes du secteur du pétrole. Mais aussi paradoxale que cela puisse paraitre, l’équipe à Ibrahima Djimba, a inventé de son propre chef, des méthodes hasardeuses et non appropriées ayant abouti à des irrégularités, ce ne peut conduire qu’à une conclusion erronée et biaisée.
Pire, au lieu que soient retracées les procédures des domaines indexés en vue d’identifier le point de départ des présumées irrégularités constatées ou soit de confirmer l’existence des irrégularité avec les audités, les auditeurs sont plutôt allés indexer directement et pour la plupart du temps l’ex coordonnateur du CSFPPP en la personne de M. Francis ADJAKLY, ce qui est une violation de la norme « 1120 » relative à l’objectivité individuelle qui dit que les auditeurs internes doivent avoir une attitude impartiale et non biaisée, et éviter tout conflits d’intérêts. Pour quelles raisons cela a –t-il était fait? Seuls les auteurs pourront en dire plus.
Les exemples illustrés par Xana Sadjo dans son opinion sur le sujet sont illustratifs. Ils prouvent bien que travail des inspecteurs de l’IGF a été bâclé. Il n’est donc pas surpris qu’un tel travail soit remis en cause par le gouvernement. Et toute personne de bonne foi, devrait également suivre la logique du gouvernement qui relève du bon sens.
« Les auditeurs de l’IGF, pour rapprocher les quantités commandées et facturées, au lieu de comparer les quantités commandées par le CSFPPP sur les appels d’offres aux quantités effectivement reçus par la STSL qui sont sur les reconnaissances en réservoir Réception de la STSL après chaque livraison d’une part, et aussi les reconnaissances en réservoir cession de la STSL après chaque vente aux Marketeurs d’autre part, sont d’abord allés prendre un barème de conversion spécifique à la douane pour la conversion des quantités libellées en tonnes métriques au lieu d’utiliser les outils propres au secteur pétrolier ». Une autre séquence qui en dit long pour plusieurs observateurs.
« Par cette approche erronée ahurissante les auditeurs ont donc abouti à un écart fictif de 7 201 775 979 fcfa. Dans leur recommandations, les auditeurs demandent soit des explications a la Douane et à la STSL soit, le remboursement du montant de la prétendue irrégularité par la douane ou la STSL…sans jamais citer ni le nom du DG de la STSL ou le nom du Commissaire des Douanes comme personne qui doit rembourser. voici leur recommandation: la douane et la STSL doivent justifier les quantités (…). A la DOUANE et la STSL de justifier les écarts constatés (…). A défaut la STSL doit rembourser le montant mis en cause (…). »
Selon Xa Sadjo « les auditeurs de l’IGF ont utilisé, par erreur … un taux unique annuel pour auditer plusieurs virements des banques du FCFA vers le Dollar sur une période et abouti abusivement à un écart de 39 381 455 329 fcfa. Les auditeurs ne demandent plus dans ce cas précis les explications ou le remboursement par le CSFPPP comme ils l’ont fait dans le cas des écarts fictifs entre les données de la DOUANE et de la STSL »
Comme on peut le constater, l’opportunité n’est même pas laissé aux concernés de fournir des explications d’abord, comme cela a été le cas pour la DOUANE et la STSL.
Autre incohérence, c’est qu’on demande personnellement au MM. Francis ADJAKLY et KONDO COMLAN de rembourser de leur poche, pendant que dans l’autre cas, c’est aux structures, DOUANE et STSL, qu’on demande le remboursement faute d’explications.
Voilà autant d’incongruités qui méritent que les togolais ouvrent les yeux et évitent le piège comme l’a si bien dit le porte-parole du gouvernement, Christian Trumua.
En tout état de cause, le 08 juillet 2021, chacun saura si les juges du tribunal de première instance de Lomé ont fait, oui ou non, leur boulot dans une incertaine impartialité, lorsqu’il ont condamné le bihebdomadaire alternative et son directeur à payer la somme de 6 millions fcfa à Fabrice Adjakly pour avoir diffusé sans preuve, des informations jugées fausses au sujet de ce dernier. De la décision de la Cour suprême, l’on saura en plus que certains ont été induits certainement en erreur par les éléments de l’IGF.
A suivre