Les pays du monde entier sont sous la menace de la maladie à coronavirus. Celle-ci est intervenue de manière impromptue et empoisonne l’économie mondiale. Notre pays le Togo fait partie malheureusement des pays touchés par cette pandémie. Ce qui a conduit les premières autorités à prendre des dispositions pour y faire face. 3 mois après la gestion qui a été faite de cette crise, que peut-on retenir?
Au Togo, le premier cas a été détecté le 06 mars 2020. Dix jours après, le pays a déclaré un état d’urgence sanitaire. Celui-ci a servi à instaurer un couvre-feu ; à réunir 5000 hommes dans une force spéciale anti-pandémie ; à interdire le rassemblement de plus de 15 personnes ; à suspendre toutes les liaisons aériennes et la fermeture des frontières terrestres ; le bouclage des villes ; le verrouillage des lieux de culte, des établissements scolaires et universitaires et d’autres mesures exceptionnelles qui ont ralenti les activités socioéconomiques. « Aux grands maux, les grands remèdes », pouvait-on s’en convaincre. Près de trois mois après ce sursaut patriotique, quel bilan peut-on dresser de la gestion de la pandémie ?
De mémoire d’homme, pour évaluer la situation et mettre en place des stratégies idoines, un Comité de crise, dirigé par le chef de l’Etat a été mis en place. Quotidiennement, il passe en revue l’évolution de la pandémie, les difficultés rencontrées et les actions nécessaires pour éviter la propagation de la maladie. A côté, il est appuyé par une coordination nationale de gestion de la riposte chargée de concevoir des scénarii d’anticipation et de réplique. Puis, un comité économique évalue l’impact de la pandémie et fait des propositions pour préparer la relance.
Réhabilitation et équipement des hôpitaux
Le Togo a précipité son programme de réhabilitation des hôpitaux pour dépister et traiter les personnes contaminées. Des scanners et respirateurs ont été installés, des millions de masques, de thermo flashs ainsi que des équipements de protection ont été réceptionnés. Le Centre hospitalier régional (CHR) de Lomé Commune a été réhabilité, aménagé et équipé avec 150 lits. Il accueille les patients contaminés, entièrement aux frais de l’Etat.
Accompagnement
Un fonds de relance économique et de solidarité nationale de 400 milliards de francs CFA a été mis en place pour amenuiser l’impact négatif de la crise sur les citoyens. Le programme de transferts monétaires « Novissi » a été le plus en vue. Il a servi de soutien financier mensuel de 12.500 francs CFA aux femmes et de 10.500 francs CFA aux hommes. 11.314.281.875 francs CFA ont été offerts à 566.567 personnes (370.422 femmes et 196.145 hommes). Entre le 07 avril et le 30 mai, deux baisses consécutives du prix des produits pétroliers ont été décidées par le gouvernement ainsi que la gratuité de l’eau aux bornes fontaines sur l’étendue du pays. En outre, l’Etat a rendu effective la gratuité pour 03 mois de l’eau et de l’électricité pour les tranches sociales, accompagné d’une baisse du tarif de branchement à l’eau qui est passé de 75.000 à 25.000 francs CFA.
Télétravail et réaménagement des horaires
L’Etat a encouragé chaque entreprise, institution, services publics et administratifs à privilégier le travail à distance. Au rang des mesures prises pour soutenir les entreprises, il y a l’allègement des actions en recouvrement, la suspension des contrôles fiscaux ou limités aux entreprises non citoyennes, un taux réduit de 10% appliqué aux activités d’hôtellerie et de restauration, l’exonération des droits et taxes à l’importation sur le matériel médical. Quant aux marchés, ils sont ouverts avec des horaires réaménagés et des jours d’ouverture fixés selon le type de produits vendus.
Que doit-on retenir ?
Aujourd’hui, les chiffres font état de près de 530 cas confirmés, environ 210 cas actifs et 13 décès, contre 308 malades guéris sur 25.589 tests réalisés. Comparé à quelques pays d’Afrique et du monde, le Togo peut se targuer d’avoir réussi jusque-là à garder pratiquement la situation sous contrôle. Le pays fait preuve de promptitude, de rigueur, de détermination et de professionnalisme qui lui permettent d’avoir un avantage conséquent sur la maladie. Aujourd’hui, les activités reprennent progressivement et les populations peuvent vaquer à leurs préoccupations tout en ne perdant pas de vue les mesures barrières. Doit-on conclure que le Togo gère cette crise d’un coup de maître ? L’avenir nous édifiera davantage.