« Le dialogue social crée un climat propice aux investissements »

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Gilbert B. Bawara, ministre de la Fonction publique, du Travail, de la Réforme administrative et dela Protection sociale, mesure l’importance des réformes mises en oeuvre par son département.

Votre département ministériel couvre quatre domaines. Dans le PND 2018-2022, quelle importance revêtent-ils en termes d’objectifs à atteindre ?

Gilbert B. Bawara : Le plan national de développement (PND) reflète une vision et un projet de développement parmi les plus aboutis. C’est la stratégie de développement la plus ambitieuse, la plus consistante, la plus solide et la plus cohérente dont le Togo ait eu à se doter ces dernières décennies. Ce plan s’appuie sur les réalités du pays, notamment ses potentialités et atouts réels ainsi que sur ses acquis tangibles.La crédibilité et la faisabilité du PND se mesurent à l’aune du bilan et des résultats déjà obtenus par le Togo, dont l’attractivité comme centre régional d’activités bancaires et financières s’affirme chaque jour davantage. Dans ces conditions, le PND constitue, actuellement et pour toute la période allant jusqu’en 2022, le seul et unique cadre de référence pour toutes les interventions et de tous les efforts des pouvoirs publics, des partenaires techniques et financiers et de tous les autres acteurs de développement, y compris les collectivités locales et les acteurs non étatiques que sont les ONG. Toute initiative, toute action de la société togolaise doit désormais s’inscrire dans la volonté de contribuer à la réalisation du PND et à l’atteinte des objectifs d’intérêt national poursuivis. Il est donc logique que les missions et actions du gouvernement, en particulier celles des départements ministériels, dont le mien, s’inscrivent scrupuleusement et rigoureusement dans le cadre des axes stratégiques et des objectifs du PND.

Concrètement, quelles en sont les implications pour votre ministère ?

La paix sociale, la cohésion de la société togolaise, le développement du pays et le bien-être de la population figurent parmi les objectifs et finalités ultimes de l’action que mène le gouvernement dans le cadre de la vision et du projet de société du président Faure. On ne peut atteindre ces objectifs et finalités sans un esprit et une culture d’ouverture et de dialogue avec l’ensemble des acteurs et des composantes de la société togolaise. D’où l’importance déterminante d’un dialogue soutenu et fécond avec les partenaires sociaux pour promouvoir la concorde nationale et créer un environnement de paix et de stabilité propice aux investissements et au développement. Le dialogue social, c’est également l’instrument incontournable pour rechercher ensemble, avec les partenaires sociaux, des solutions concertées aux aspirations et aux besoins de la population. Ces objectifs et finalités ne peuvent pas non plus s’accomplir sans une administration et des services publics de qualité, encore moins sans un système et des mécanismes de protection sociale permettant de mettre le maximum de nos concitoyens à l’abri des aléas et autres fragilités ou vulnérabilités de la vie, notamment en matière d’accès aux soins de santé essentiels.

Justement, quelles sont les principales réformes entrant dans le cadre du PND que doit réaliser votre département ?

De nombreuses actions et réformes sont actuellement en cours. Certaines sont structurantes et déterminantes au regard des objectifs du PND. Après une phase de concertations et de dialogue qui a été initiée avec les partenaires sociaux, le code du travail connaîtra incessamment d’importantes modifications et innovations afin d’adapter la législation togolaise aux mutations et aux besoins de l’économie et du marché de l’emploi. Cette réforme est orientée vers trois objectifs simples : remédier aux lacunes, aux imprécisions et aux insuffisances que recèle la législation actuelle en matière de normes du travail, assouplir certaines rigidités pour tenir compte des évolutions de l’économie et conforter ainsi l’attractivité du Togo en matière d’investissements et de création d’emplois, et enfin offrir de meilleures garanties de protection aux travailleurs, en particulier en matière de sécurité et de santé au travail, de dialogue social dans les entreprises et les secteurs d’activités ainsi que de couverture maladie. Dans la même veine, la réforme de l’assurance maladie permettra d’instaurer de manière progressive la couverture maladie universelle. Quant à la perspective de réforme en profondeur de l’administration et des services publics, elle s’inscrit dans la volonté de sortir de la logique de carrières pour améliorer la productivité et la performance des agents de l’État, qui devront à l’avenir prendre davantage conscience de leur rôle comme facteurs et acteurs de développement.

Quelles sont vos priorités en matière de protection sociale et où en est-on avec la CMU ?

Face aux grandes mutations économiques, scientifiques, démographiques et politiques, les formes anciennes de garantie sociale ont montré leurs limites. Il faut donc construire une nouvelle forme de protection sociale propre à assurer à tous les ménages les conditions d’une vie décente et d’une sécurité matérielle suffisante : santé, vieillesse, invalidité, chômage, etc. Notre gouvernement s’est engagé à renforcer le système actuel de protection sociale en instituant une large couverture maladie fondée sur les principes de solidarité, d’équité, de mutualisation des risques, de responsabilité individuelle et collective. Elle comprend un système contributif, sous forme de couverture sociale obligatoire, et un système non contributif, sous forme de filets sociaux.

Propos recueillis par Serge-Henri Malet
Économies Africaines – Édition Togo 2019

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