Loi sur la communalisation au Togo: Un faux débat …..

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La semaine dernière, les députés à l’assemblée nationale ont adopté la loi créant les communes au Togo avec 59 voix pour et 21 contre. Désormais le pays dispose ainsi de 116 communes.

Un projet de loi qui ne serait pas du goût d’une partie de l’opposition qui estime qu’une telle loi a été faite de façon opaque en ne tenant pas compte de la démographie des différentes préfectures.

Faux, réplique le commissaire du gouvernement, le ministre Payadowa Boukpéssi de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales.

« Ceux-là n’ont pris que pour seule référence, la démographie de nos localités respectives. Ce qui les conduit à proposer plus de la moitié des 116 communes dans la seule région maritime au détriment des quatre autres régions que compte notre pays. Ceux-là l’ont fait en ignorant volontairement l’aspect géographique de notre pays », laisse entendre le ministre qui va plus loin en accusant ceux qui ont voté contre en l’occurrence l’ANC et ses alliés, d’avoir une « vision réductrice du découpage des communes », ce qui pour lui est un état de chose qui « traduit le peu d’intérêt dont font preuve certains en ce qui concerne l’unité nationale, seul ciment de la nation togolaise ».

Selon le ministre, les critères géographiques qui tiennent compte de la localisation du milieu, son relief et ses superficies, de même que les critères sociologiques, démographiques, économiques et le souci de viabilités économiques des communes, ont guidé le comité d’élaboration de la feuille de route de la décentralisation et des élections locales dans ses choix, des choix qui ont été revus à la hausse par le gouvernement qui a choisi ainsi l’équité en favorisant toutes les populations aussi bien des villes que des zones les plus reculées. Ainsi, chacune des préfectures bénéficie d’au moins deux communes, les préfectures-chefs-lieux de régions bénéficient de 4 communes chacune.

« Mais il y a certaines grandes préfecture qui ne sont pas chefs-lieux de régions mais qui ont aussi 4 communes compte tenu de leur importance géographique et démographique : Haho, Vo, Lacs et Bassar », a-t-il nuancé. Agoè-Nyivé et Golfe sont aussi dans cette particularité en prenant respectivement 6 et 7. En position intermédiaire, on note également de passage des préfectures qui ont eu 3 communes.

Le nombre de communes fait aujourd’hui objet d’argument que brandissent les opposants à la loi pour justifier leur rejet. Or, il y a une commission qui avait été mise en place depuis trois ans, donc bien avant l’arrivée du ministre Boukpessi, et dans laquelle sont représentées toutes les tendances politiques et qui avait recommandé, après études, la création de 112 communes. Le résultat obtenu aujourd’hui avec 116 communes n’est pas très loin de ces recommandations.
Il ne s’agit en plus, nullement d’une communalisation intégrale comme tente de le faire croire l’opposition. Si communalisation intégrale il devrait avoir, le Togo compterait 387 communes qui équivalent à un Canton pour une commune. Le gouvernement a trouvé le juste milieu.

Par ailleurs, l’affirmation selon laquelle, ce projet de création de communes créerait deux types de citoyens (ceux du septentrion et ceux de la partie méridionale) est un discours très dangereux. Et ici il y a lieu de poser des questions à ceux qui tiennent de ces genres de propos. Où commence la partie septentrionale du pays ? Tous les députés issus de la partie septentrionale sont-ils tous du parti Unir ? Unir a-t-il obtenu 100% des voix au nord lors des élections passées ? Voilà autant de questions qui démontrent à suffisant le caractère incongru des tenants de ces argumentations. Il s’agit avant tout d’amener chaque commune à faire face à ses prérogatives, à ses priorités et permettre de fixer les populations sur le lieu de vie et éviter que Lomé ne soit le déversoir de tout le Togo.

Si une population plus importante peut obtenir le même nombre de commune qu’une population moindre, il faut se poser la question de savoir comment les populations de chaque zone communique ou se déplacent elles ?

En tout état de cause, le chemin qui mène à la démocratie est parsemé d’obstacles et d’imperfections de toute sorte. La France et bien d’autres puissances qui sont aujourd’hui des références en matière de démocratie ont pris plusieurs centaines d’années pour s’affirmer. Et si à ce jour, ces pays continuent par rechercher la performance en la matière, c’est dire qu’il n’y a pas une démocratie parfaite dans aucun coin du monde. Chaque jour que dieu fait un est jour pour chercher à parfaire ce que l’on a retenue comme étant la meilleure des doctrines pour la vie en harmonie dans la société humaine qu’est la démocratie. Il serait donc illusoire de considérer qu’il ya une démocratie parfaite.

Le vote de la loi sur les communes au Togo est un pas notable dans la voie de la décentralisation et donc de la démocratie. L’ANC et ses alliés doivent prendre acte de ce qui s’est passé et cesser des agitations stériles, tout en continuant par jouer leur partition dans l’instauration de la démocratie comme devraient le faire les autres s’ils étaient à leur place.
Ainsi va la démocratie !
La rédaction
Les 116 communes créées sont réparties comme suit :

– la région des savanes obtient seize (16) communes pour une population de 828.224 habitants et une superficie de 8.470 Km²
– la région de la Kara : Vingt et une (21) communes pour une population de 769.940 habitants et une superficie de 11.738 Km²
– la région centrale : quinze (15) communes pour une population de 617.871 et une superficie de 13.317 Km²
– la région des plateaux trente deux (32) communes pour une population de 1.376.551 et une superficie de 16.975Km²
– la région maritime obtient trente deux (32) communes pour une population de 2.599.955 et une superficie de 6.100 Km² seulement.

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