Les appels à l’ouverture d’un dialogue politique au Togo se sont multipliés ces trois jours à l’endroit de l’opposition et du pouvoir. La France est allée plus loin demandant un ‘dialogue immédiat’ et le Département des Etats-Unis ‘ un dialogue sans préalable’.
Déjà en début de semaine, le chef du comité interparlementaire de l’Uemoa, Jacob Ouedrago dépêché à Lomé a exhorté les deux camps, opposition et majorité présidentielle à l’assemblée nationale à revoir leur copie, en mettant de l’eau dans le vin.
Mais rien ne semble bouger, eu égard aux réactions des leaders politiques.
L’opposition réunie au sein de la coalition de 14 partis de politique maintient leur condition de l’ouverture de toute initiative de dialogue dans le pays, si l’on s’en tenait aux déclarations d’un cadre du parti ADDI(opposition).
Jeudi chez nos confrères de Nana Fm, François Kampatibe, conseiller du président national du parti ADDI (Opposition) s’est déclaré favorable à un cadre de dialogue à condition que les personnes interpellées et jugées dans le cadre des manifestations soient libérées ou encore le départ des militaires de Sokodé, le repliement des ‘groupes organisés’ dans les quartiers indexés sous le vocable de ‘milice’ par les opposants et l’opinion.
Interrogé sur la sortie du président ivoirien Alassane Ouattara, mardi à l’issu d’une réunion de cinq chefs d’Etats de la Cédéao sur la crise togolaise, appelant à un dialogue, M. Kampatibe a qualifié les propos de ‘diplomatiques’ et en ‘déphasages avec les réalités sur le terrain’.
Yawovi Agboyibo, président du CAR (Opposition), un vétéran de la politique togolaise, a pour sa part relevé une ‘voie royale pour Faure Gnassingbé de sortir le pays de l’impasse’.
Il croie toujours au rétablissement de la constitution de 1992 dans sa version originelle pour décrisper la tension politique dans le pays.
‘Une fois la Constitution de 1992 rétablie, il reviendra aux acteurs politiques concernés de décider des mesures institutionnelles et pratiques nécessaires à sa mise en œuvre dans l’intérêt de la consolidation de la paix sociale. L’unique souci qui a inspiré la présente réaction, c’est de verser une contribution personnelle au dossier de la crise que traverse mon pays’, a-t-il confié à l’agence Afreepress.
Ceci dit, il est tout évident que la sortie de la crise que traverse le pays, est loin d’être pour le si tôt, d’autant plus que la majorité présidentielle n’entend pas céder à aucune condition ni préalable pour entamer un quelconque dialogue, si on se réfère aux déclarations de Christophe Tchao, président du groupe parlement Unir, à l’assemblée, sur les médias.