Projet du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest: Le Comité des Ministres en conclave à Lomé

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Le Comité des Ministres (CM) de l’énergie des pays du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (GAO) tient une réunion extraordinaire ce  Mardi 02 avril 2024 à Lomé.

Initiée par la ministre déléguée auprès du Président de la République, chargée des mines et de l’énergie du Togo, cette rencontre vise à réfléchir aux stratégies pour assurer l’approvisionnement en gaz des pays de la sous-région, dans le but de renforcer la capacité de production de l’énergie électrique destinée aux besoins domestiques et industriels.

La réunion va permettre ainsi d’identifier les problèmes, que ce soit du côté de l’offre ou de la demande, et de proposer des solutions à court terme pour une mise en œuvre immédiate, tandis que l’Autorité du GAO et WAPCO seraient invités à s’engager dans des solutions plus stratégiques à moyen et à long terme, à travers une revue/évaluation du Projet GAO. Elle donne également l’occasion d’examiner les performances du GAO au cours des années passées et va permettre de réfléchir aux moyens de les améliorer.

En effet, le Projet de Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest est une initiative qui trouve son origine dans le document de politique énergétique de la CEDEAO adopté par les Chefs d’États et de Gouvernements de la CEDEAO. Cette politique, adoptée pour la première fois en 1982 et révisée en 2023, vise à travers son objectif stratégique 2 à « améliorer la sécurité, la fiabilité et la qualité de l’approvisionnement énergétique par le développement du marché régional de l’électricité, la disponibilité des interconnexions électriques et gazières et la disponibilité de produits pétroliers de qualité dans tous les États membres ».

A cet égard, le Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (GAO) est une infrastructure de développement économique et d’intégration régionale  » conçue pour transporter le gaz naturel vers les compagnies de production d’électricité et autres acheteurs et utilisateurs industriels de gaz naturel dans la région de l’Afrique de l’Ouest.

 Dressant le bilan, après plus de 10 ans de fonctionnement,  la presidente du Comité des Ministres, Mila Mawougno Aziablé, ministre de l’énergie du Togo a expliqué que depuis sa mise en service en novembre 2011 jusqu’à ce jour, le GAO a fait face à un certain nombre de défis, allant des dommages subis en mer, à la déclaration de Force Majeure en 2013, qui n’a été levée qu’en 2020, après plus de 7 ans, sans oublier les difficultés de paiement de certains acheteurs.

« Ces situations, qui ont évidemment affecté la performance du GAO, ont obligé le Comité des Ministres, la plus haute instance de gouvernance du Projet, à trouver des solutions ensemble avec les autres parties prenantes à savoir l’Autorité du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (AGAO) et WAPCo, l’Opérateur du réseau. C’est ainsi que, plusieurs réformes ont été initiées et réalisées pour pallier aux difficultés, d’ailleurs inhérentes à toute œuvre humaine », a expliqué la presidente du CM.

Elle a également fait savoir que le Projet du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest n’a pas connu que des difficultés. Beaucoup de résultats a poursuivi Mila Mawougno Aziablé ont été également obtenus entre autres l’ouverture du GAO en 2012 aux Chargeurs autre que le Chargeur d’Origine; ce qui a permis d’enregistrer à la date d’aujourd’hui plus de onze (11) Chargeurs dont au moins trois (3) sont déjà opérationnels à ce jour ; l’amélioration de la disponibilité du gaz sur le GAO, même si certains goulots d’étranglement subsistent ; le projet d’Interconnexion Takoradi-Tema (TTIP) qui a permis d’accroitre significativement le volume de gaz transporté par le GAO avec bien évidemment un impact positif sur le tarif de transport.

« Tant qu’il reste du travail à faire, rien n’est encore fait, comme dit l’adage. Alors, malgré tous les résultats obtenus jusqu’à présent, il reste encore beaucoup à faire pour améliorer considérablement l’approvisionnement en gaz afin d’atteindre le niveau de la demande exprimée dans les pays acheteurs. Par exemple, la demande de gaz naturel au Togo, basée uniquement sur la capacité installée, est actuellement de 35 000 MMBTU par jour, mais seulement 5 000 à 15 000 MMBTU par jour sont fournis au pays, alors même que le Togo fait face actuellement à des coupures d’électricité à cause du déficit entre l’offre et la demande. Il en va de même pour nos voisins, le Bénin et le Ghana.Voilà la raison principale pour laquelle, en ma qualité de Présidente du Comité des Ministres du GAO, j’ai convoqué cette réunion extraordinaire aujourd’hui afin de trouver une solution durable au problème d’approvisionnement auquel est confronté le GAO« , a précisé la présidente du CM. Elle reste convaincu qu’au cours de cette session, avec l’AGAO et WAPCO, les échanges leur permettront de prendre des décisions pour éliminer les goulots d’étranglement qui empêchent l’accroissement de l’offre sur le GAO. « Cela est tout à fait à notre portée« , a affirmé Mila Mawougno Aziablé.