L’ancien Premier ministre, décédé samedi à 85 ans, n’était pas tendre avec le président de la République. Il avait notamment estimé que François Hollande ne devait pas se représenter.
Michel Rocard n’aimait pas la langue de bois. Depuis l’élection de François Hollande, l’ancien Premier ministre disparu samedi soir à l’âge de 85 ans, n’avait cessé de critiquer plus ou moins directement le chef de l’Etat. Au point de lui conseiller de ne pas se représenter en 2017.
« Quelques imperfections dans son bilan »
Lors de l’une de ses dernières interviews, donnée le 17 mars à LCI et metronews, Michel Rocard livrait une analyse pessimiste de la situation politique de François Hollande. « Tout ce qui consiste à ne pas prendre de décision pousse à l’aggravatiopn de la bataille » avait-il d’abord estimé, questionné sur l’absence de candidature officielle de François Hollande.
Un François Hollande que Michel Rocard n’estimait pas être le meilleur pour se succéder à l’Elysée. « Il y a quelques imperfections dans son bilan, trop de chômage » jugeait l’homme d’Etat. Une position déjà affirmée deux ans plus tôt au micro de Canal +. Interrogé sur le sort de François Hollande et un éventuel deuxième mandat du socialiste, il avait répondu:
« Je ne pense ni qu’il le souhaite, ni qu’il le puisse et moi-même, je lui déconseillerais »
Un proche de Manuel Valls
A François Hollande, Michel Rocard a toujours préféré Manuel Valls, l’actuel Premier ministre du chef de l’Etat. Il ne cachait pas sa proximité avec l’ancien maire d’Evry, et face à « l’instantanéisme » de François Hollande, Michel Rocard préférait le pragmatisme de son poulain.
« J’ai trouvé mon ami François Hollande un peu “instantanéiste” si j’ose dire. Des hommes comme Emmanuel Macron ou Manuel Valls sont plus respectueux de la contrainte des choses ».
Tout en trouvant certaines qualité au chef de l’Etat, Michel Rocard n’en était pas moins sévère à l’égard de celui qu’il jugeait « pas très compétent » sur le domaine économique. Ce qui n’a pas empêché François Hollande de décorer l’un des derniers « Elephants » du Parti socialiste de la grand-croix de la Légion d’honneur.
Par Paul Aveline