Togo-Secteur de l’éducation-signature d’un mémorandum d’entente : Une trêve sociale  scellée d’ici à 2025

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Bawara  sur  le  préavis de grève du SET : « Ce préavis  est nul et  de de nul effet… »

Dans le cadre du Comité de suivi et d’évaluation mis en place conformément au Protocole d’accord relatif au secteur de l’éducation conclu le 19 avril 2018, le gouvernement togolais et les autres acteurs concernés ont signé le 10 mars dernier, un mémorandum d’entente.  Pour le gouvernement, il s’agit à travers cet acte, qui est le résultat des discussions engagées entre acteurs, de manifester sa volonté de dialogue et d’apaisement.  Ainsi, la signature de ce document fait renaitre l’espoir d’une accalmie, puisqu’un un préavis de grève a été annoncé les 24 et 25 mars prochains par le Syndicat des Enseignants du Togo(SET).  Et justement pour cette grève, le ministre de la Fonction publique est catégorique. « A partir du moment où vous n’avez pas une existence légale, si vous venez à vous lancer dans une aventure qui consistera à dire que vous déposez un préavis de grève, le décret a fait en sorte que cette question soit tranchée de manière franche et claire possible. Une organisation de personnes qui n’a pas de représentativité, de facto, ce préavis est nul et de nul effet », fait savoir Gilbert Bawara.

Du mémorandum d’entente

En effet, les acteurs invités dans ces discussions avec le gouvernement et que sont notamment les Fédérations des syndicats d’enseignants, les Centrales syndicales, l’Union togolaise des associations des parents d’élèves et d’étudiants (UTAPE), la Coalition nationale togolaise pour l’éducation pour tous(CNT/EPT), les représentants de l’enseignement confessionnel  ont  de manière unanime reconnu les efforts considérables  qui ont été déployés les le gouvernement en vue de satisfaire les préoccupations et les revendications des enseignants.  Il en de même sur les avancées et progrès tangibles enregistrés en matière d’amélioration de la condition enseignante, de la réforme et la modernisation du système éducatif.  Il ne pouvait en être autrement au regard de nombreux exemples qui sont parlants.  Les importants recrutements faits ces dernières années. Selon les données, ce sont 2 400 nouveaux enseignants et conseillers d’orientation qui ont été déversés dans l’éducation et sont issus des derniers concours de recrutement d’enseignants.  Au cours de cette année 2022, il est prévu  3000 enseignants et 250 élèves enseignants des filières scientifiques pour  renforcer le secteur éducatif. Ce nouveau recrutement fait partie des grandes actions projetées par l’exécutif en faveur du secteur pour 2022. Parmi ces dernières, on note également la construction de 5000 salles de classes, et l’intensification de la réforme du système éducatif.  D’autres avancées ont été unanimement reconnues. Il s’agit l’adoption et la mise en œuvre du décret n°2018-130/PR portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de l’enseignement ; les revalorisations de primes et le maintien des privilèges et avantages spécifiques dont bénéficient les enseignants ; l’accroissement des  appuis techniques et subventions de l’Etat à l’enseignement confessionnel ; la mise en place de School Assur ; la suppression des frais de scolarité dans l’enseignement secondaire général et technique et des frais d’inscription aux examens nationaux ; le renforcement des équipements scolaires par la distribution de mallettes pédagogiques, de matériels informatiques et de bureaux et de matériels de laboratoires aux établissements scolaires ; le lancement des travaux de construction de 30 000 salles de classes d’ici 2025, etc.

Également, conformément à son engagement et pour consolider le climat d’apaisement et de sérénité dans ce secteur fondamental qu’est l’éducation et la formation, le Gouvernement a décidé de mettre en place un crédit exceptionnel de cinq milliards (5.000.000.000) de francs CFA. Ce fonds permettra d’améliorer de manière substantielle la rémunération et le traitement des fonctionnaires enseignants sur cinq ans, à compter de janvier 2021, d’accorder une aide aux enseignants volontaires (EV) des établissements scolaires publics et d’améliorer davantage  les appuis que l’Etat accorde à l’enseignement confessionnel.

S’agissant des défis, il est reconnu qu’ils sont énormes et nécessitent la mobilisation des ressources.  Ainsi, le mémorandum d’entente signé prévoit défis primordiaux à relever notamment en matière de déficit de personnel enseignant, d’infrastructures et d’équipements scolaires, de formation des enseignants, de réforme du système éducatif pour l’adapter aux priorités de développement économique et social et aux besoins du marché de l’emploi . Ce sont ces défis qui constitueront des priorités en matière de mobilisation de ressources au cours des prochaines années. De plus, toutes les parties se sont engagées de façon unanime, à mettre en place et à observer, de bonne foi, une trêve sociale (préciser la durée de la trêve) destinée à préserver le climat d’apaisement indispensable pour le déroulement convenable des activités scolaires et pédagogiques. Elles se sont également engagées à continuer de privilégier le dialogue et la concertation et à faire preuve de modération et de responsabilité pour résoudre toute difficulté et tout conflit collectif qui se produirait.

En outre, tous les acteurs du secteur de l’éducation ont proposé unanimement la création d’un fonds national de soutien à l’éducation comme moyen de favoriser la mobilisation et les contributions de toutes les bonnes volontés pour répondre aux nombreux défis et besoins du système éducatif togolais. Sur ce point, le Gouvernement s’est engagé à approfondir les réflexions sur les conditions et modalités de mise en œuvre de cette proposition.

Selon les informations, la trêve sociale dont il est question est mise en place d’ici à 2025. Et pour le ministre Bawara, il s’agit d’une démarche de responsabilité qui permettra de préserver le climat d’apaisement et de sérénité dans le secteur éducatif, indispensable pour le déroulement convenable des activités scolaires et pédagogiques. Ceci pour le plein épanouissement des apprenants.

De la grève de l’USET

C’est dans la foulée de la signature du mémorandum d’entente que le Syndicat des Enseignants du Togio(SET) a annoncé un préavis de grève pour les 24 et 25 Mars prochains. Le SET dans ses revendications demande le recrutement des enseignants volontaires exerçant ou ayant exercé dans un établissement public pendant 3 ans au moins et disposant de qualification professionnelle requise, une allocation de mutation (au moins 100.000 f pour l’interrégional et 60 000 f pour l’intrarégional).

« Et si ces mesures ne sont pas observées, la grève sera reconduite jusqu’à satisfaction de solutions idoines », avait écrit le syndicat.

Pour le ministre de la fonction publique, les initiateurs du préavis peuvent encourir un certain nombre de mesures qui sont spécifiées et clarifiées dans le décret.  Il s’agit d’un décret N° 2022-022/PR relatif à la représentativité des syndicats professionnels et à l’exercice du droit de grève en république togolaise, notamment en ses articles 8 et 9.  Le Ministre indique en outre que les enseignants qui suivront la grève encourent un certain nombre de mesures, mesures qu’il s’est gardé de dire ouvertement.

Le mémorandum d’entente a été signé jeudi dernier. Le représentant du SET avait vidé la salle lors de la cérémonie parce que n’ayant pas reçu l’autorisation de sa base de parapher le document.

Gilbert Bawara estime pour sa part, que le mémorandum d’entente règle la plupart des problèmes posés par les enseignants du SET.

« Il y a le souci unanime de toutes les parties au mémorandum d’œuvrer pour qu’une trêve sociale soit observée, de bonne foi entre les parties au moins durant 5 ans correspondant à la période de mise en œuvre de la gratification exceptionnelle, pour que les activités scolaires et pédagogiques puissent se dérouler dans un climat de sérénité », a-t-il laissé entendre.

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