Dans une interview accordée à notre confrère de focusinfo, le ministre de la fonction publique, du Travail et de la réforme administrative, Gilbert Bawara, l’un de ceux qui étaient au front depuis le début des manifestations politiques en août 2017, est revenu abondamment sur la crise qu’a connu le pays depuis août dernier , le dialogue qui s’en est suivi entre les protagonistes sous l’égide de la CEDEAO, le comportement de la C14 et de ses affidés, et évidemment les élections législatives du 20 décembre 2018 avec les défis qui attendent les nouveaux élus.Dans cet entretien, le ministre a une fois encore relevé la volonté du gouvernement à continuer par tendre la main à toute la classe politique et les associations de la société civile qui ont dans leur agenda la recherche du bien être des populations togolaise. Pour lui, il s’agit de travailler pour l’enracinement de la démocratie dans notre pays le Togo.
Voici l’intégralité de cette interview
Focus Infos : Quelques jours après la proclamation définitive des résultats des élections législatives par la Cour Constitutionnelle, quel(s) sentiment (s) vous anime(nt), vous qui avez été au cœur de l’actualité politique ces derniers mois ?
Gilbert BAWARA : Toute une foule de sentiments et d’émotions s’entremêlent. En effet, il est difficile de ne pas éprouver de la satisfaction, du soulagement et même un certain sens de responsabilité et d’humilité.
La satisfaction s’explique et se justifie par le sentiment d’avoir non seulement agi avec méthode, lucidité et détermination mais aussi d’avoir pu et su déjouer les pièges et les stratagèmes de la C14 qui a cru pouvoir enliser le Togo dans une situation de pourrissement, de désordre et d’instabilité, détruire l’économie et créer les conditions d’une insurrection et d’un soulèvement. Le pays s’est retrouvé par moments sur une ligne de crête où tout aurait pu basculer dans le chaos et la désolation si l’Etat avait cédé aux provocations. Même la non-tenue du scrutin aurait été porteuse de graves risques et dangers pour le pays au regard des velléités qui animent la C14. C’est donc la satisfaction du devoir accompli pour le gouvernement sous la houlette du président Faure Gnassingbé.
Soulagement aussi, parce que le cataclysme, les violences et les affrontements sanglants promis et même souhaités et espérés par certains milieux et acteurs ne se sont pas produits. Ce soulagement s’est observé et a été palpable au sein de la population dès le 21 décembre, et surtout à l’occasion des festivités de Noël et de Nouvel An, comme si, malgré les inquiétudes et l’anxiété, les Togolais attendaient avec espérance cet heureux dénouement. Essayons d’imaginer un seul instant ce que les prophètes de malheur auraient dit si leurs prédictions s’étaient réalisées ! A Accra, le 16 décembre 2018, la C14 avait promis au président ghanéen le chaos et un bain de sang au Togo, si le report des élections législatives n’était pas annoncé au plus tard le 18 décembre à 18 heures.
Responsabilité et humilité enfin, parce que les défis devant nous sont incommensurables et appellent un engagement plus ardu. Après des mois de tumulte, d’agitation et de récriminations réciproques qui ont pu alimenter ou exacerber de vieux ressentiments, rancœurs et clivages, il faudra au-delà des réformes politiques, des efforts soutenus pour ressouder le tissu social, apaiser et décrisper davantage le climat socio-politique, et accélérer la croissance pour se donner les moyens de satisfaire aux immenses besoins et attentes de nos concitoyens.
FI : La baisse du taux de participation, comparativement à ceux de 2007 et 2013, n’est-ce pas la démonstration du manque d’intérêt de nos compatriotes vis-à-vis de ce scrutin polémique ?
GB : Déjà, le nombre de personnes enrôlées et inscrites sur les listes électorales, près de trois millions cent cinquante mille électeurs, soit au-dessus de 40% de la population togolaise, constitue une performance inespérée et louable au regard du contexte marqué par les nombreux appels au boycott lancés par la C14.
Appels largement soutenus et relayés par des organisations dites de la société civile et même endossés et proclamés dans certaines églises et certains temples à travers le pays. Ce taux se situe dans la moyenne haute au niveau de la sous-région et sur le continent. Ce taux est aussi conforme aux normes admises.
Pour ce qui est spécifiquement du taux de participation aux législatives, la mobilisation a été mitigée dans quelques quartiers de Lomé et ses environs, avec le faible taux de participation relevé dans le Grand Lomé. Cela s’explique parfaitement au regard des actes d’intimidation et des menaces proférées par la C14 et ses militants, et en raison du climat de peur et d’angoisse propagé par certains religieux qui ont activement découragé et dissuadé les électeurs à se rendre dans les urnes et qui laissaient planer des menaces et risques de violence et de répression, sans aucun fondement. Le message des autorités limitant la circulation inter-urbaine a été incompris et de nombreux citoyens se sont de ce fait abstenus d’aller voter, croyant à l’interdiction de toute circulation automobile y compris à l’intérieur des villes et des agglomérations. Mais dans l’immense majorité des localités à travers le pays, l’affluence a été bonne et même très forte.
Dans l’ensemble, il y a une tendance qui s’observe partout à travers le monde, à quelques rares exceptions. La désaffection des urnes et le désintérêt de plus en plus grand des citoyens par rapport à la politique et à la chose publique ne sont pas une particularité togolaise. Il y a cependant un fort risque que ce désengagement, dans notre pays, touche davantage les partisans de l’opposition. L’attitude inconséquente, incohérente et inconstante et même les stratégies stériles de cette opposition sont de nature à dérouter, à décourager et à démobiliser.
FI : Avez-vous la certitude que la feuille de route telle que prescrite par la CEDEAO a été rigoureusement et avec bonne foi respectée ?
GB : J’ai eu le privilège d’être aux côtés du président Faure Gnassingbé lors des huis clos des chefs d’Etat le 31 juillet 2018. Le gouvernement a travaillé étroitement avec les émissaires des facilitateurs, et a sillonné la plupart des capitales de la sous-région à la veille de ce sommet. A l’instar de la C14, nous connaissons parfaitement le contenu ainsi que la teneur et la portée du rapport conjoint que les deux facilitateurs, les présidents Alpha Condé et Nana Akufo-Addo ont présenté le 31 juillet 2018 à leurs pairs avant les délibérations et les décisions. Les mesures préconisées par les chefs d’Etat et de gouvernement en vue du dénouement de la situation togolaise n’étaient pas le fruit d’une improvisation, d’une complaisance ou d’une compromission.
Le rapport des facilitateurs avait été dûment présenté à la C14, avec les conclusions et les recommandations essentielles formulées. Je peux aujourd’hui vous révéler que les chefs d’Etat guinéen et ghanéen, en leur qualité de facilitateurs, ont fait preuve d’un esprit conciliant et ont œuvré activement pour assouplir, infléchir et adoucir la fermeté que les autres chefs d’Etat auraient souhaité afficher, notamment à l’égard de la C14.
Cette dernière avait été inspirée par un mauvais génie en cherchant à organiser des manifestations et protestations de rue durant les deux jours de sommet les 30 et 31 juillet. Cela a été perçu comme une volonté de torpiller les assises des chefs d’Etat et considéré comme des actes de défiance et de provocation non pas vis-à-vis des autorités togolaises mais de l’ensemble des dirigeants de la Cédéao. De même, la grande majorité des chefs d’Etat aurait préféré trancher avec clarté et précision la question des effets et implications de la limitation des mandats présidentiels, et clore définitivement le débat sur la candidature ou non du président Faure.
Au demeurant, il n’y a pas mieux que la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao pour apprécier et évaluer le niveau de mise en œuvre et de respect des décisions prises le 31 juillet. Le verdict est tombé le 22 décembre 2018 à Abuja, et il est limpide et sans appel. Le gouvernement togolais a agi dans le strict respect de la feuille de route, en privilégiant l’esprit d’ouverture et de compromis.
FI : Pensez-vous que la majorité ait fait tous les efforts et consenti de nécessaires concessions pour favoriser la participation de la C14 ?
GB : Absolument. Les jours qui ont suivi le sommet de la Cédéao du 31 juillet 2018, des contacts et des échanges avaient été noués avec la plupart des leaders de la C14 pour leur dire la disponibilité et la volonté du gouvernement à travailler dans un esprit d’ouverture et de compromis pour favoriser et assurer la mise en œuvre consensuelle de la feuille de route.
Et des gages avaient été donnés quant à la recomposition de la commission électorale et de ses démembrements sur des bases équitables conformément aux arrangements qui avaient déjà prévalu en 2013 et 2014/2015 lors des précédentes élections législatives et présidentielles. Dans ces conditions, nous n’avions même pas besoin d’attendre la réunion du comité de suivi du 23 septembre pour parvenir à un consensus sur le réaménagement de la CENI.
A partir du moment où la C14 et sa frange radicale avaient besoin de prétextes pour justifier sa posture de blocage et pour espérer pouvoir entraver et même empêcher la tenue des élections législatives, elles se sont abstenues de souscrire aux compromis souhaités par le gouvernement.
Au regard des blocages persistants, les facilitateurs avaient pris de nouvelles initiatives avec les discussions de Conakry du 3 au 6 novembre. Sur cette base, ils avaient demandé le retrait du représentant de l’UFC et préconisé la prorogation exceptionnelle du recensement électoral pour trois jours. Le gouvernement a accédé à ces recommandations, malgré leur coût politique et financier, mais la C14 a refusé de rejoindre le processus et a de nouveau appelé au boycott des opérations d’enrôlement supplémentaire.
Plusieurs chefs d’Etat qui avaient œuvré pour parvenir à ces compromis ont considéré l’attitude de la C14 totalement incompréhensible et comme un manque de sérieux et de sens de responsabilités. Ils ont définitivement conclu que la C14 était un regroupement hétéroclite, sans leader affirmé, sans vision ni objectif démocratiques et réalistes. Seuls comptaient les agendas non avoués de l’ANC et du PNP. Tout au long du processus, le gouvernement était ouvert à tous les compromis dictés par l’intérêt général du pays.
Avant le démarrage de la campagne, le chef de l’Etat était particulièrement soucieux de toute situation qui aurait affecté, cette année encore, les commerçantes et les commerçants, et qui auraient de nouveau porté préjudice aux activités économiques de fin d’année. C’est pourquoi, une ultime tentative de compromis est intervenue au cours de la dernière semaine de novembre 2018, juste après le lancement des débats sur les réformes constitutionnelles et avant le démarrage de la campagne électorale. A travers des contacts avec des responsables de la C14 et par l’intermédiaire du G-5, le gouvernement estimait que l’adoption consensuelle des réformes constitutionnelles aurait constitué une puissante interpellation pour tous les acteurs. Personne, au sein de la population togolaise et parmi les dirigeants de la sous-région et les partenaires extérieurs, n’aurait compris que les acteurs politiques soient en mesure de surmonter le nœud du problème et de régler la question cruciale touchant aux réformes constitutionnelles et qu’ils ne puissent pas, en revanche, trouver un arrangement pour réaménager le calendrier électoral pour conclure le processus de manière inclusive et en beauté. Le débat sur les réformes constitutionnelles constituait d’autant plus une opportunité réelle, puis qu’il n’y avait aucune divergence et aucun désaccord de fond insurmontable, comme en témoigne le projet de texte adopté par la commission des lois.
Cette ultime tentative a démontré à quel point certains membres de la C14, en particulier l’ANC, n’avaient pas évolué par rapport à leur posture de 2014. Ce parti et son leader n’ont jamais été disposés à s’associer à une réforme constitutionnelle qui permettrait, par principe, au chef de l’Etat actuel de pouvoir se porter candidat à l’élection présidentielle.
L’ex-chef de file de l’opposition a d’ailleurs réaffirmé et confirmé cette position sur un média international, quelques jours avant le scrutin du 20 décembre. Pourtant, le gouvernement et sa majorité ont consenti des ouvertures et concessions, y compris en renonçant à la limitation des autres mandats électifs et en s’abstenant de reconduire la disposition transitoire précisant la date d’effet de la limitation des mandats présidentiels et en renvoyant cette question à la cour constitutionnelle appelée à être recomposée !
D’autres compromis et signes d’ouverture sont patents et manifestes, avec une limitation des mandats présidentiels susceptible d’être partiellement intangible, en plus de l’instauration du mode de scrutin présidentiel à deux tours et de la recomposition de la cour constitutionnelle en tenant compte des observations et avis émis par l’expert de la Cédéao !
FI : Plusieurs organisations de la société civile, de même que les clergés catholique, protestant, méthodiste et des cadres musulmans vous avaient interpellé pour demander le report de ce scrutin ; sans succès. Leur avis ne compte-t-il pas pour vous ?
GB : Tout le monde sait que la grande majorité des organisations de la société civile est politiquement engagée et inféodée à un camp ou à un autre. Très peu parmi ces organisations peuvent se prévaloir des vertus d’objectivité, d’indépendance et d’impartialité. Certains membres et responsables de ces organisations mènent un combat politique et défendent des positions partisanes. Prenez l’exemple du Front citoyen Togo Debout. C’est une excroissance de la C14 dont le principal leader est un des membres fondateurs de l’ANC.
La C14 a d’ailleurs désigné un membre de cette organisation pour siéger à la CENI. c’est un acte parlant de lui-même. D’autres membres sont des anciens sociétaires du collectif sauvons le Togo (CST), une coalition qui avait pris part aux élections législatives de 2013. Le religieux qui dirige le mouvement « Espérance pour le Togo », avait été coopté par la C14 pour siéger à la CENI. C’est la non-approbation de sa hiérarchie qui l’en a dissuadé ! J’étais à la consécration du modérateur de l’église évangélique presbytérienne du Togo lorsque l’intéressé avait insisté dans son sermon sur le « respect des lois initiales » comme condition sine qua non de la paix dans la cité (sic).
Il avait donc une position bien tranchée avant même son sacre ! Entre 2010 et 2015, c’est un temple de l’église méthodiste qui avait servi de relais et de caisse de résonance aux activités et aux revendications du CST. Quant à la personne qui s’est autoproclamée président du mouvement des cadres musulmans, vous aurez du mal à savoir avec quel autre membre il a discuté, délibéré et décidé de ses prises de positions.
En tant que citoyens, les religieux et prélats ont parfaitement le droit et la liberté de s’intéresser à la vie de la cité, de prendre position sur les questions et enjeux d’intérêt national qui nous concernent tous, et d’interpeller les dirigeants politiques. C’est légitime. Mais entretenir la confusion entre les opinions personnelles avec les positions officielles des clergés peut constituer une source de confusion et d’amalgame. A ce rythme, il va s’instaurer au sein des églises et des clergés des clivages et divisions néfastes.
FI : Que répondez-vous à ceux qui estiment que les élections n’ont rien résolu et que la crise reste entière ?
GB : C’est leur opinion et il faut respecter toutes les opinions. L’avenir nous dira où se situe la vérité. Aucune élection nulle part au monde n’a jamais constitué à elle seule une panacée par rapport aux maux et aux défis d’une société. Mais quand il y a crise, il faut savoir donner ou redonner la parole au peuple. Non pas à la foule mais à l’ensemble des citoyens qualifiés pour s’exprimer dans les urnes. Pour vous édifier, je vais me permettre de mentionner quelques lignes du rapport des deux facilitateurs qui disaient en substance que : «…A ce stade de l’évolution de la situation, les facilitateurs constatent que le dialogue ne pourra pas malheureusement permettre de surmonter tous les points de blocage et d’aboutir à une solution qui pourrait satisfaire et totalement chacune des parties. …
En effet, seules des élections ouvertes et équitables détermineront dans la libre expression du peuple Togolais qui porte le mieux ses aspirations, et détermineront aussi le bien-fondé et la légitimité de chacune des positions exprimées aujourd’hui…».
C’est dire que l’organisation des élections constituait en soi une des finalités du processus. C’est pourquoi tous les efforts ont été déployés pour garantir les conditions de fiabilité, d’inclusivité, de crédibilité et de transparence, notamment en associant tous les acteurs à toutes les phases du processus électoral.
FI : La C14 reprend la rue et annonce une nouvelle phase, plus rude, de sa lutte. Redoutez-vous une aggravation de la situation ?
GB : Une analyse lucide et objective de la situation de notre pays, des défis de tous ordres qui nous attendent et du contexte sous-régional ne permet pas à un gouvernement sérieux et responsable de laisser la chienlit s’installer. Les libertés et les droits fondamentaux doivent être préservés et respectés. Ils le seront pleinement et assurément, car ces droits et libertés politiques sont consubstantiels aux valeurs et aux principes de la démocratie.
Ils constituent un gage de l’Etat de droit. Il en sera ainsi des libertés d’expression, des manifestations et des activités des partis politiques aussi longtemps qu’elles s’exercent de manière pacifique dans le respect du cadre juridique en vigueur dans notre pays. Notre économie reste encore fragile et doit être renforcée et revigorée, dans un environnement où les besoins et les aspirations de nos concitoyens s’accroissent sans cesse.
La C14 et certains mouvements dits de la société civile tiennent des discours de haine et d’intolérance. Ils magnifient la violence et la logique de confrontation. Ils cherchent ouvertement à renverser le gouvernement et à s’en prendre aux institutions, aux forces de l’ordre et aux citoyens qui ne partagent pas leurs idées et leurs opinions. Leurs actions s’inscrivent manifestement dans un esprit anticonstitutionnel et antidémocratique.
On ne peut donc tolérer et admettre ces actions et activités tendant à bloquer le pays, à paralyser l’économie, à entretenir un climat d’instabilité et à porter atteinte à la cohésion. Force doit donc rester à la loi et à l’ordre. L’Etat assumera son autorité et agira sans faiblesse ni complaisance pour assurer l’ordre démocratique et républicain et préserver la paix et la sécurité.
FI : Que doivent attendre nos compatriotes de la nouvelle législature ?
GB : Le président de la République et le premier ministre auront l’occasion de situer les Togolais et de tracer les perspectives d’avenir. Au-delà des priorités politiques et de la nécessaire dynamique d’apaisement et de décrispation politique, des réformes et mesures sociales et économiques déterminantes seront poursuivies. Le parachèvement des réformes constitutionnelles, la tenue des élections locales sont déjà inscrits à l’agenda politique pour 2019.
Les efforts seront poursuivis dans le cadre de la mise en œuvre des engagements procédant du protocole d’accord relatif au secteur de l’éducation. Des réformes et mesures seront également initiées pour répondre aux conclusions du groupe de travail sur le secteur de la santé. Ce sont juste des exemples pour rappeler à quel point les chantiers sont innombrables et tous aussi prioritaires les uns que les autres.
FI : En ce début d’année, que souhaiteriez-vous dire à vos compatriotes ?
GB : Une Année 2019 sous le sceau de la sérénité, de paix, de la fraternité et de la cohésion pour bâtir davantage la confiance, la compréhension mutuelle, la justice et le bien-être individuel et collectif, dans la santé.