L’auteur Nikabou Gmakagni a dédicacé le vendredi 19 janvier 2024 à Lomé, son ouvrage intitulé Femmes Rebelles.
Paru aux éditions Vérone à Paris, l’ouvrage de 100 pages met en lumière le fait que dans les sociétés africaines, la morale est en exil et les valeurs meurent.
En effet, Femmes Rebelles raconte l’histoire rocambolesque d’un couple insolite. Ado, c’est le mari et Mémé Falah, l’épouse. Ces deux adultes se comportent comme des enfants insouciants. Ils sont à l’image des personnages horribles qui foisonnent le roman et qui n’incarnent aucune valeur morale édifiante. Si certaines femmes rebelles, par dérision appelées hippopotames , se dépigmentent naïvement la peau aux fins de séduire et de conserver leurs hommes, Mashé, l’étoile de Dambai, par contre, ne force rien de sa peau naturelle pour emporter les cœurs des mecs sensibles.
Après son licenciement de l’EDD, Ado crée sa propre société, la First Energy Company (FECo), qui prospère très rapidement. Cette oligarchie impromptue le rend dingue et irresponsable. Il se lance dans une aventure idyllique avec Mademoiselle Mashé, la collègue de sa femme. Dans le but de profiter du charme de Mashé, l’étoile de Dambai, Ado organise un voyage clandestin à destination de Paris, là où les attend Mémé Falah pour une vengeance passionnelle.
Les personnages du roman se confrontent à diverses péripéties et évoluent dans une société où le racisme est encore trop présent. Femmes rebelles, c’est, enfin, la caricature d’une société où la morale s’effondre en laissant place aux compromissions et ascensions sociales immorales.
« Je n’ai pas utilisé le mot rebelle au sens premier du terme, je l’ai utilisé au sens sociologique, philosophique c’est-à-dire à dire une femme qui n’est pas contente de ce que le créateur Dieu a voulu pour elle et qui veut défier la nature en se dépigmentant la peau pour devenir claire et ressembler à la race blanche.C’est une façon de dénoncer le fait que les africains se déprécient et ne sont pas fièrs d’eux En dépigmentant votre peau c’est que vous la renier. Femme rebelle c’est également ces femmes qui passent par tous moyens y compris les attitudes immoraux pour arriver à leurs fins en vendant soit leurs corps ou en vendant calomnie, mensonge pour assouvir leur ambition », a indiqué Nikabou Gmakagni.
Il a ainsi invité les africains à prendre conscience de leur situation qu’il qualifie de servitude volontaire. « Nous voulons éveiller la conscience des africains à la prise en charge de soi même.Les africains doivent prendre leur destin en main », a affirmé l’auteur.
Au delà de l’évasion, cet roman selon Nikabou Gmakagni est philosophique.
Nikabou Gmakagni est Docteur des Lettres et Sciences Humaines, spécialité Sémiologie. Pour avoir été Directeur des Ressources Humaines de la Compagnie Energie Electrique du Togo (CEET) pendant plus de quatre ans, il conforte cette expérience en obtenant un Master Professionnel en Gestion des Ressources Humaines.
En marge de sa vie professionnelle en entreprise, il est également enseignant-chercheur aux Universités et Écoles Supérieures du Togo où il dispense des cours de Gestion des Ressources Humaines , de Communication des organisations et de Méthodologie de la recherche. Nikabou Gmakagni est auteur de trois romans notamment Watin (2014), Ces fous de la religion (2016) publiés aux éditions du Pantheon à Paris et plus récemment, Femmes rebelles (2023) publié aux éditions Vérone à Paris. Intellectuel aux compétences transversales, il concilie théorie et pratique selon qu’il évolue dans le domaine universitaire ou en entreprise. Africaniste convaincu, le romancier Nikabou Gmakagni, puise souvent ses inspirations de la sève culturelle bassar qui l’a abreuvé depuis son enfance au grand Bassar, le pays de T’bôl, la danse du feu et de D’pontre, la fête des ignames.