Pacôme Yawovi Adjourouvi, un togolais membre du cabinet de Manuel Valls: « Nous sommes dans la continuité historique d’une diplomatie togolaise qui a marqué de son empreinte l’Afrique et les relations du continent avec l’Europe»

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Avocat de profession, monsieur Pacôme Yawovi Adjourouvi est le premier adjoint au maire d’Évry (sud-est de Paris). Membre du cabinet du Premier ministre français Manuel Valls, il est également président du Collectif des avocats togolais de France (CATOD).

Dans une interview qu’il a accordée à notre confrère de l’Agence Savoir News, il revient sur son parcours, ses relations avec le premier ministre français, Manuel Valls et la prochaine visite de ce dernier au Togo. Il s’est également prononcé sur l’état des relations entre la France et le Togo. Lisez !

Question : Présentez-vous à nos lecteurs

Réponse : Maître Pacôme Yawovi Adjourouvi. Né à Noepe (Avé) il y a une cinquantaine d’années. Baccalauréat littéraire A4 au collège Saint-Joseph de Lomé. Licence, maîtrise puis doctorat en droit et sciences politiques à l’université Paris V René Descartes. Certificat d’aptitude à la profession d’avocat au Centre des avocats (CFPA) de Paris en 2001 et prestation de serment en qualité d’avocat à la cour d’appel de Paris, barreau d’Evry.
2009 – 2016 : président et membre fondateur du Collectif des avocats togolais de France (CATOD).

Vous êtes le 1er adjoint au Maire d’Evry. Comment avez-vous fait pour vous retrouver à ce stade ?

J’ai eu un parcours classique de militant engagé. En 1988, j’entre au Mouvement de la Jeunesse Socialiste. En 2000, après la première guerre du Golfe, je suis responsable du Mouvement des Citoyens de Jean-Pierre Chevènement. Dans le cadre des élections municipales de 2001, la gauche plurielle à Evry choisit comme candidat Manuel Valls, conseiller du Premier ministre Lionel Jospin. Il remporte l’élection et devient maire de la ville. Et moi son adjoint. Je suis aujourd’hui premier adjoint au maire d’Evry, après avoir été président du groupe des élus socialistes et apparentés du Conseil municipal et après avoir aussi été secrétaire de la section PS d’Evry.

Votre métier d’avocat est-il compatible avec le poste que vous occupez ?

Il n’y a pas d’incompatibilité d’ordre légal à exercer le métier d’avocat et à avoir un mandat d’élu politique. Cependant, cela nécessite des privations et une sacrée organisation. En plus d’une forte dose de passion. Ce que je peux ajouter c’est qu’il faut bien distinguer l’avocat qui reçoit, conseille les justiciables et les défend devant les tribunaux et l’élu politique. L’un exerce son métier et l’autre est dans un travail collectif sous la responsabilité, en ce qui me concerne, d’un maire. Nous sommes élus avec un programme et un mandat bien déterminés pour lesquels les citoyens ont voté. Ce programme doit être appliqué. François Mitterrand et Nicolas Sarkozy ont été avocats et politiciens pendant de nombreuses années avant de devenir présidents en France. Et les avocats, en France comme ailleurs, continuent de faire de la politique. Ce n’est absolument pas incompatible.

Est-il vraiment facile de combiner les deux ? (profession d’avocat et poste politique).

Ce n’est certes pas facile. Mais comme en toutes choses, quand on a le feu de la passion et la détermination, l’on y arrive. Les moments les plus difficiles ce sont les périodes de campagne électorale

Et si on vous demandait de choisir ?

Il n’y a pas à choisir entre les deux. Ce sont deux façons de servir son pays et ses concitoyens. Tant que j’aurai la force de mener les deux activités de front, ce sera pour moi un honneur et un plaisir renouvelés.

Parlez-nous (en trois ou quatre paragraphes) de votre rencontre avec M.Manuel Valls.

Rencontre en 2000, quand il se lançait à la conquête de la mairie d’Evry. Je l’ai trouvé très disponible, à l’écoute et désireux de faire de cette ville un endroit où il fait bon vivre pour tous. Nous avons tout de suite sympathisé, car il n’avait pas peur d’aller dans les quartiers dits chauds. Et d’aller à la rencontre des citoyens qui, parfois, ne sont pas tendres avec les autorités. Une amitié et une confiance jamais prises à défaut entre nous. Ce qui se traduit aujourd’hui encore par l’honneur qu’il me fait en m’intégrant dans la délégation des personnes qui l’accompagnent dans cette visite au Togo.

Devez-vous votre promotion à l’amitié avec ce dernier ?

J’ai été heureux de travailler avec Manuel Valls pendant 12 années au cours desquelles j’étais en contact avec lui au quotidien. Sans renier l’amitié entre Manuel et moi, je puis vous dire que c’est mal le connaître que de présenter les choses ainsi. J’ai beaucoup appris à ses côtés. Il choisit ses collaborateurs sur la base du mérite et de la compétence. L’amitié n’est pas le critère le plus déterminant dans le choix de ses collaborateurs. Même si elle peut l’être pour la confiance au quotidien.

Quelle est votre position dans le cabinet de M.Valls ? Pensez-vous que cela favorise les relations entre la France et le Togo ?

Les relations entre le Togo et la France sont très anciennes et confiantes. Et ma place aujourd’hui auprès du chef du gouvernement français contribuera, je l’espère, à davantage les renforcer.

Quelle analyse faites-vous des relations entre le Togo et la France, depuis l’arrivée au pouvoir de Faure Gnassingbé ?

Avec le président Faure Gnassingbé, les relations du Togo avec la France s’inscrivent dans une continuité historique car, en vérité, les deux pays ont toujours eu des relations très amicales, constantes, empreintes de confiance réciproque, ceci depuis 1960. Et le président togolais, à qui on doit la réussite du grand sommet sur la sécurité et la sûreté maritimes, est très attaché à cette relation d’amitié entre son pays et la France. Sans négliger le multilatéral auquel il tient beaucoup. C’est aussi un ardent promoteur de l’intégration africaine. N’oublions pas que c’est au Palais des Congrès de Lomé que le dernier Sommet de l’OUA, s’est tenu, avant sa mutation en UA. C’est ce même Palais qui a accueilli les travaux du premier Sommet de l’UA sur la sécurité et la sûreté maritimes seize ans plus tard. Nous sommes dans la continuité historique d’une diplomatie togolaise qui a marqué de son empreinte l’Afrique et les relations du continent avec l’Europe. À travers les différents accords de Lomé ACP-UE

M.Valls effectuera une tournée qui le conduira dans trois pays dont le Togo (du 29 au 30 octobre). Quelles sont les activités du Premier ministre au menu de cette visite au Togo ?

Rencontre avec les autorités togolaises dont le chef de l Etat et visites de sites qui témoignent de la vitalité et du dynamisme de la coopération entre les 2 pays.

Les retombées pour le Togo ?

C’est l’avenir qui nous le dira, mais je suis persuadé que c’est une bonne chose cette visite pour les deux pays.

(En image Me Pacôme Yawovi)

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