Une cérémonie de signature d’accord entre le Togo et la Banque Africaine de Développement (BAD), a eu lieu le vendredi 11 octobre 2024 à Lomé. Côté gouvernement togolais, c’est le ministre de l’Economie et de Finances, Essowè Georges BARCOLA, et côté BAD, le responsable pays de la BAD, Mr Wilfrid ABIOLA, qui ont procédé à la signature de cet accord. D’un montant de 16,4 milliards fcfa , cet accord compte pour la phase2 du projet de transformation agricole (PTA Phase 2).
Pour le ministre togolais de l’Economie et des Finances, cet accord, traduit l’excellence des relations de coopération entre la BAD et la République Togolaise. « Il s’agit d’un crédit destiné à soutenir le projet de transformation agro-alimentaire du Togo, l’un des axes stratégiques de la Feuille de Route Gouvernementale Togo 2025 », a-t-il indiqué.
Cet axe, selon le ministre Barcola, « met un accent particulier sur la modernisation de l’agriculture et sa transformation industrielle, de manière à en faire un véritable moteur de croissance inclusive et de création d’emplois pour les jeunes et les femmes, en leur offrant des opportunités d’entrepreneuriat dans le secteur agricole ».
Saluant la vision et le leadership du chef de l’Etat Faure Gnassingbé, le ministre a indiqué qu’il s’agit pour le président de la république, « de faire de l’agriculture une industrie compétitive, capable de soutenir la sécurité alimentaire et de positionner le Togo comme un hub logistique et de service ».
Revenant sur les aspects de la phase1 le ministre a fait savoir qu’elle a permis de faire des réalisations majeures, notamment la mobilisation de 11 100 hectares dans 31 zones d’aménagements agricoles planifiées (ZAAP) et la construction de 7 centres de transformation agricole (CTA). Ces infrastructures, selon lui, ont eu un impact significatif sur la productivité et ont permis de réduire les pertes post-récoltes, augmentant ainsi les revenus des agriculteurs.
La phase 2, à en croire le ministre Barcola, va se concentrer sur le renforcement de ces acquis et sur l’extension des zones de transformation agroalimentaire. A cet effet, il est prévu, entre autres, la construction et l’opérationnalisation d’un parc agro-industriel moderne, équipé d’infrastructures modernes telles que la voirie, les réseaux d’eau et d’électricité, et même une fibre optique pour attirer l’installation d’entreprises agro-industrielles. Le ministre Barcola, a rassuré le représentant pays de BAD, quant à l’engagement du Gouvernement togolais, à garantir une utilisation efficace et transparente du financement. « D’ailleurs, la mise en place d’un mécanisme de suivi va faciliter la tenue des revues périodiques qui militeront donc en faveur de cette garantie d’utilisation efficace et transparente du crédit », a laissé entendre le ministre.
Pour Wilfrid Abiola, cet accord réaffirme l’importance que le Gouvernement accorde à la Banque Africaine de Développement en tant que partenaire financier privilégié. Il a au nom du président du Groupe de la Banque Africaine de Développement, Dr. Akinwumi ADESINA, remercié le gouvernement togolais pour cette confiance, et réitéré l’engagement indéfectible de la Banque aux côtés du Gouvernement togolais pour la mise en œuvre de la Feuille de Route Togo 2025.
Le PTA II est le résultat du phasage du Projet de Transformation Agroalimentaire du Togo (PTA-Togo), et vise à consolider et renforcer les acquis de la première phase (PTA I). Il s’articule autour de trois composantes principales. La première composante se focalisera sur la mise en place du parc agro-industriel, de la société de gestion du parc et la promotion du secteur prive . La deuxième composante soutiendra la production agricole et les investissements dans les infrastructures agricoles. Cette composante continuera également les actions de renforcement des capacite s des acteurs. Enfin, la dernière composante couvrira la gestion et le suivi-évaluation du projet.
L’objectif général du PTA II est donc de réaliser des investissements qui vont favoriser une croissance agricole inclusive, créatrice d’emplois et réductrice des importations alimentaires grâce aux mesures d’incitation à l’investissement privé dans les filières clés (riz, maïs, soja, sésame, poulet de chair et noix de cajou).
Il s’agit plus spécifiquement de faciliter les investissements privés dans les filières clés grâce aux mesures d’appui aux politiques, à la gouvernance et aux incitations, de promouvoir le développement des chaînes de valeur prioritaires à travers la mise en place d’infrastructures de soutien à la production, au stockage et à la transformation ; et, renforcer les capacite s des acteurs des filières agro-industrielles prioritaires.
Le projet a comme objectifs spécifiques, dans un premier temps, de soutenir la construction et l’opérationnalisation d’un parc agro-industriel à Broukou, situé dans la préfecture de Doufelgou au nord du pays. Ce soutien inclut l’ouverture de voiries, l’installation de re seaux de distribution électrique et d’éclairage public, ainsi que la construction d’un bloc administratif, financier, de protection civile et de contrôle d’accès. De plus, le projet prévoit l’acquisition de petits équipements agricoles pour les sites maraîchers, avec une attention particulière portée aux femmes.
Enfin, il prévoit également de renforcer les capacités des producteurs agricoles, dans des domaines clés tels que la production, la transformation, la conservation, le marketing, ainsi que la recherche de bouchés et la commercialisation de leurs produits.
Globalement, l’objectif est de doter le pays d’un pôle industriel dans la région de la Kara, offrant ainsi des opportunités économiques aux jeunes et aux femmes des régions de la Kara (Nord) et des Savanes (extrême Nord).