Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé le lundi 18 décembre pour le Togo un nouveau décaissement de 35,6 millions de dollars américains dans le cadre du programme de facilité élargie de crédit (FEC).
Les performances dans la mise en œuvre du programme appuyé par la FEC ont été bonnes, accompagnées d’une croissance modérée et d’une faible inflation en 2017.
Il est essentiel de poursuivre l’assainissement des finances publiques, tout en protégeant les dépenses sociales prioritaires, afin de réduire la dette publique et préserver la stabilité macroéconomique.
La restructuration des banques en situation financière faible sera nécessaire pour rétablir la stabilité financière et limiter les coûts budgétaires.
Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé aujourd’hui (18 décembre ) la première revue des performances du Togo dans le cadre du programme appuyé par un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) selon la procédure du défaut d’opposition, souligne le communiqué de presse.
L’achèvement de la revue permet le décaissement de 25,17 millions de DTS (environ 35,61 millions de dollars américains), ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à 50,34 millions de DTS (environ 71,22 millions de dollars américains).
L’accord au titre de la FEC d’un montant de 176,16 millions de DTS (120 % de la quote-part du Togo au FMI) visant à appuyer les réformes économiques et financières du pays a été approuvé le 5 mai 2017 (voir communiqué de presse No. 17/151 ).
Les performances dans la mise en œuvre du programme appuyé par la FEC ont été bonnes. Tous les critères de réalisation quantitatifs et les mesures préalables, ainsi que quatre des cinq repères structurels ont été observés.
L’assainissement budgétaire envisagé dans le programme appuyé par la FEC a été entamé. Le déficit primaire s’est amélioré, passant d’une moyenne annuelle d’environ 6 % du PIB entre 2013 et 2016 à un excédent de 1,4 % du PIB au cours du premier semestre de 2017, principalement en raison de la maitrise des dépenses et de l’arrêt des financements peu orthodoxes de projets d’investissement public. La dette publique devrait diminuer de son point culminant de 81,5 % du PIB à fin 2016 à 77,3 % du PIB d’ici fin 2017. Selon les dernières estimations, l’activité économique aurait progressé de 4,8 % en 2017, accompagnée d’une faible inflation. Le déficit des transactions courantes reste important mais devrait progressivement diminuer.
Les projections de croissance à moyen terme ont été légèrement revues à la baisse et la balance des risques est plutôt défavorable. La récente amélioration des infrastructures et les financements concessionnels extérieurs devraient soutenir la productivité et stimuler l’investissement privé, ce qui devrait compenser les effets adverses sur la croissance engendrés par le programme d’assainissement des finances publiques. Toutefois, des facteurs nationaux et régionaux ou mondiaux pourraient freiner la bonne mise en œuvre du programme. En particulier, si les tensions ressenties au cours de ces derniers mois persistent, il se peut que l’expansion de l’investissement privé censé faire contrepoids à la contraction de l’investissement public ne se concrétise pas.
L’assainissement des finances publiques devrait se poursuivre en 2018, tout en tenant compte des contraintes intérieures et extérieures. Des efforts budgétaires soutenus permettront de réduire la dette davantage et de créer de l’espace fiscal pour des dépenses sociales supplémentaires, essentielles à la réduction de la pauvreté. Le renforcement des institutions budgétaires et de la gestion de la dette est essentiel. L’efficacité des dépenses publiques pourrait être améliorée par l’inclusion de tous les projets d’investissement public dans les procédures établies en matière de marchés publics et de budget. Les autorités ont entrepris de renforcer les contrôles afin d’élargir la base des contribuables et augmenter le recouvrement des recettes. Une meilleure gestion de la trésorerie et l’adoption de politique d’emprunt prudente contribueraient à réduire le coût de l’emprunt et, par conséquent, à faciliter les ajustements budgétaires. En outre, étant donné les effets négatifs que les arriérés de paiement de l’État ont sur l’activité économique, les autorités ont l’intention de redoubler d’efforts pour vérifier l’encours des arriérés, procéder à leur apurement et renforcer le système de gestion des finances publiques afin d’éviter l’accumulation de nouveaux arriérés.
La restructuration des banques en difficulté devra être accélérée pour permettre de rétablir la stabilité financière et prévenir la résurgence de risques pesant sur le budget de l’État. La restructuration devra s’effectuer selon des principes qui constitueront une base solide pour les opérations de la nouvelle banque née de la fusion. La finalisation et l’adoption d’un plan de restructuration comportant des mesures visant à rétablir la viabilité financière ainsi qu’un plan d’affaires de la nouvelle banque devront être une priorité.
Des réformes structurelles plus ambitieuses sont nécessaires pour stimuler la productivité, la compétitivité et la croissance inclusive. Le secteur privé devrait devenir le moteur de croissance dans un contexte où l’investissement public retourne à un niveau viable. Il est primordial d’améliorer le climat des affaires, notamment en favorisant l’accès à certains secteurs clés.