Affaire microculteur et accessoires à la douane de Sanvi condji : A qui faut-il s’en prendre ?

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Depuis vendredi circule une vidéo d’un certain Valère, un béninois d’origine, très présent sur les réseaux sociaux, motivant à travers ses vidéos postées sur Youtube, la jeunesse africaine à se lancer  dans bien de domaines(agricole, mobilier, transformations etc..),  afin de sortir le continent de la pauvreté.   M. Valère,  en partenariat avec certains jeunes togolais maraichers, a envoyé du matériel agricole  au Togo, il y a quelques jours par le bénin qui devrait transiter par la douane togolaise de Sanvi condji,  selon ses propres dires, afin de les soutenir dans leurs initiatives agricoles. Mais une fois à la douane , les choses ne se seraient pas passées comme il le fallait. Le matériel a eu des difficultés à transiter pour parvenir aux destinateurs. Ainsi, depuis vendredi 24 mars 2023, le sieur Valère  crie à l’arnaque indexant la douane et la police togolaise d’être au centre. Il a de fait choisi les réseaux sociaux pour exprimer son mécontentement. Il est même allé plus loin, en interpellant le chef d’Etat togolais, généralisant le cas à d’autres situations qu’il aurait vécu lui-même.

Entre la douane togolaise et le transitaire de Valère, à qui faut-il s’en prendre ?

Avec un peu de patience, de discernement et de tact, Valère aurait pu découvrir en réalité, le pot aux roses, la sauce avec laquelle son propre transitaire voulait lui faire manger.

 En effet de sources proches de la douane togolaise, il n’a jamais été question de la somme que déclare Valère dans sa vidéo. C’est le transitaire qui aurait surfacturé et a fait plutôt croire à Valère que cela allait servir à payer les faux frais qui en réalité n’existent pas. Ces faux frais avaient plutôt pour direction les poches du transitaire. D’où les 100 000fcfa réclamés par lui. D’ailleurs il a reconnu avoir parlé de faux frais à Valère dans une vidéo réponse dans laquelle il s’attaque à Valère estimant qu’il est allé trop loin dans sa narration des faits.

Au Togo, comme dans d’autres pays de la sous-région, le matériel agricole est bien exonéré. Cela est à mettre à l’actif des premiers responsables du pays soucieux, d’aider les jeunes à évoluer dans le secteur et agir pour réduire la pauvreté et favoriser le développement.  Les autorités togolaises sont très conscientes et se battent pour apporter au secteur ce qu’il faut. Le Forum des Producteurs du Togo(FoPAT) en est une illustration de cette volonté manifeste de propulser le secteur, qui est un gage de l’avenir du Togo. Les Mêmes autorités ont veillé à ce que des textes souples en lien avec les importations du matériel agricole soient mis en place pour aider tous ceux-là qui se lancent dans le domaine.

  Justement s’agissant du matériel agricole, au Togo, le code des douanes est clair là-dessus. « Du 1er janvier au 31 décembre 2023, et par dérogation à l’article 4 du code  des douanes national, est exonéré des droits et taxes, à l’exception des prélèvements communautaires, l’imposition : du matériel agricole- du matériel médical et des produits exclusivement utilisés dans le cadre  de la lutte contre le coronavirus(covid19) ».

 Les taxes communautés ici sont celles qui sont prélevées et destinées aux organisations sous-régionales et régionales telles que la CEDEAO, l’Union Africaine, UEMOA etc…Et dans le cas du microculteur et accessoires du sieur Valère, ces taxes  doivent être versés absolument.   Aussi, faut-il le relever, ces taxes sont versées à la caisse d’une banque et non directement à la douane. Dans le cas  d’espèce, Valère, en tout  et pour tout, a payé  35 820 fcfa, pas plus, comme l’atteste le document en fac-similé. Le reste c’est entre lui et son transitaire et non à la douane ou à la police togolaise comme l’insinue la vidéo.

Certes, il peut avoir existé des cas pour lesquels l’on peut incriminer la douane et la police togolaise. Les deux structures ne sont pas totalement blanches comme neige, comme d’ailleurs celles béninoises et ivoiriennes citées en exemple.  Mais, dans le cas précis du microculteur et accessoires, il n’en est rien. Valère aurait dû avoir un peu de la hauteur, ce qui lui aurait permis de se rendre à l’évidence que l’arnaque dont il est question a été conçue   par son  transitaire à qui il a fait confiance et  qui n’a fait que monter les enchères  pour sa propre cause.

Ce fait devrait interpeler chacun à la vigilance avec les transitaires. Ces derniers parfois sont des démarcheurs plutôt que des transitaires, et leur but c’est s’en tirer avec les poches remplies. Il  arrive parfois, pour ceux qui achètent les voitures au port, qu’un soit -disant transitaire se présente pour  réclamer par exemple 2 millions pour le dédouanement. Ils promettent faire toutes les démarches jusqu’à l’obtention de la plaque et l’assurance avec cette somme, alors qu’en réalité, les dépenses qu’il faut pourraient ne pas avoisiner la somme réclamée. D’où la nécessité pour les acquéreurs d’engins à 4 roues  d’aller à l’information au niveau des services compétents. D’ailleurs, de nos jours avec la digitalisation au niveau de l’ administration publique, l’on peut facilement faire  certaines démarches et éviter de se faire arnaquer comme Valère.   

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