Liberté de la presse: « Togo, un des rares pays où les journalistes ne sont pas inquiétés… »

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Le Code de la presse et de la communication du Togo qui est présenté comme un modèle en Afrique est au cœur de nouvelles préoccupations des professionnelles de la presse au Togo. La polémique s’enfle mais au regard de la situation, au CONAPP, l’organisation patronale des médias la plus représentative du pays, on pense qu’il faudra travailler à nouveau avec les mêmes partenaires. Arimiyao Tchagnao, le président de cette organisation patronale de la presse rappelle tout de même que le Togo fait partie de ces pays où les journalistes ne sont pas inquiétés pour leur opinion qu’ils revelevent au cours des débats, que ce soit à la radio ou à la télévision…

Lisez le communiqué

Le Togo s’est doté d’un Code de la presse et de la communication qui est présenté comme un modèle en Afrique. Ce code très ambitieux consacre, depuis 18 ans, la dépénalisation des délits de presse. L’apparition des nouveaux médias qui n’étaient pas dans le champ d’application du Code de la presse et de la communication et les nouveaux enjeux, ont motivé le législateur à retoucher les textes régissant la profession afin de les adapter aux nouvelles réalités et à l’évolution du paysage médiatique de notre pays.
Ce nouveau Code de la presse et de la communication, fruit d’un travail inclusif de tous les acteurs (organisations professionnelles de la presse, gouvernement, parties prenantes et HAAC) a été voté à l’Assemblée Nationale le 30 décembre 2019 et promulgué le 7 janvier 2020.
Deux ans après sa mise en œuvre, les organisations de presse dans leur ensemble, constatent que certains articles, notamment l’alinéa 2 de l’article 3, l’article 5 relatif à la presse en ligne et l’article 156, sont sujets à polémique. Sur la base de ces articles, des journalistes ayant animé une émission sur un réseau social, ont été récemment arrêtés et poursuivis sur la base du droit commun.
Au regard de cette situation, le CONAPP, organisation patronale des médias la plus représentative du pays, pense qu’il faudra travailler à nouveau avec les mêmes partenaires, que sont le ministère de la Communication, la Haute autorité de l’audiovisuel et la communication ainsi que le ministère en charge des institutions de la République et de la citoyenneté, dans le but d’aller vers une relecture des articles incriminés et assurer la protection de tous les professionnels des médias.
Le CONAPP tient à préciser que, malgré les idées reçues, les libertés fondamentales, surtout celles portant sur la liberté de la presse et la protection des journalistes, sont ses préoccupations de chaque jour et sont aujourd’hui garanties à tous les journalistes de notre pays.
En effet, le Togo demeure un des rares pays où lors des émissions débats radio et télé, les journalistes peuvent exprimer librement leurs pensées sans risque d’être inquiétés. Le CONAPP appelle ainsi toutes les parties prenantes à respecter l’esprit de la dépénalisation du code de la presse selon lequel, aucun journaliste ne devrait être arrêté dans le cadre du strict exercice de la profession.
En faisant un bond de 10 places pour se hisser à la 76ᵉ place sur 180 pays dans le classement RSF de 2019, le Togo a prouvé aux yeux du monde que la liberté de presse et d’expression est une réalité sur la terre de nos aïeux.
Le CONAPP s’engage résolument à continuer de travailler de concert avec les partenaires afin d’aller vers une révision consensuelle du code de la presse et de la communication.
Enfin, le CONAPP invite l’ensemble des confrères à faire davantage preuve de responsabilité, à respecter l’éthique, la déontologie et tous les textes en vigueur qui régissent notre profession.
Fait à Lomé, le 21 janvier 2022
Le Président

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