Togo/ première réunion du comité de suivi de la mise en œuvre de la feuille de route de la CEDEAO

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Désillusion à la coalition des 14 partis politiques de l’opposition

Gilbert Bawara »Le gouvernement reste déterminé et mobilisé à prendre toutes les dispositions qui s’imposent en vue de la réalisation des réformes constitutionnelles »

La première réunion du comité de suivi de la mise en œuvre de la feuille de route de la CEDEAO dans le cadre de la résolution de la crise politique au Togo s’est déroulé les 10 et 11 septembre 2018 à Lomé. Présidée par le président de la commission de la CEDEAO, Kassi Jean-Claude Brou, le comité qui a pour mission d’évaluer la mise en œuvre de la feuille de route et accompagner le pays dans la mise en œuvre des réformes constitutionnelles, n’a pas tranché sur la question de la commission électorale nationale indépendante, comme le souhaitait la coalition des 14 partis politiques de l’opposition. Cette dernière voulait la recomposition de la CENI, alors que les recommandations de la CEDEAO parlent d’un renforcement. A la coalition, on parle de déception. C’est le cas de Me Agboyibo qui dit avoir constaté tout au long des travaux que le comité a tourné autour du pot. Pour lui, il n’y a pas de volonté réelle d’aller sur ce terrain. « C’est ça qui m’a mis pratiquement en état d’indignation, je dirai même de révolte », a déclaré le président national du Comité d’Action pour le Renouveau, membre de la coalition.

Pour Brigitte-Kafui Adjamagbo, coordinatrice de la coalition, la question de la CENI sera discutée par les chefs d’Etat.

Mais selon certaines indiscrétions, il aurait été demandé à la coalition de chercher à reprendre sa place à la CENI, ce qu’elle a refusé.

L’on comprend un peu la désillusion de la coalition qui a préféré jouer au flou, aux interrogations des journalistes.
Le ministre Gilbert Bawara qui est revenu sur les efforts déployés par le gouvernement en vue de nouer un contact direct entres les acteurs politiques togolais, a déploré le comportement de la coalition qui avait plutôt privilégié que le dialogue et les pourparlers soient placés exclusivement sous la tutelle des facilitateurs.

« Lorsqu’il s’agissait du dialogue, le gouvernement et sa majorité ont toujours cherché et voulu que les togolais aient la possibilité d’établir des contacts directs, de discuter, d’échanger entre eux-mêmes, avec l’accompagnement et l’appui des bonnes volontés, notamment, les pays de la sous région. Mais malheureusement la coalition avait privilégié que le dialogue et les pourparlers soient placés exclusivement sous la tutelle des facilitateurs. Nous avons accédé à cela, et cela nous a conduit à la CEDEAO. Aujourd’hui, il y a des décisions, il y a des recommandations qui doivent être mises en œuvre. Malheureusement on constate que les mêmes comportements se produisent », a laissé entendre le ministre Bawara qui déplore en outre le même langage de la part de la coalition.

« Au moment où le gouvernement et sa majorité expriment la disponibilité, l’ouverture à rencontrer, à échanger avec nos frères et sœurs pour que le processus de mise en œuvre puisse de faire de manière concertée, c’est le même langage qu’on nous tient. Que tant que, on n’est pas invité par les acteurs externes, notamment, le comité de suivi, la CEDEAO, on ne répond pas », a-t-il déclaré hier au sortir de la rencontre.

Gilbert Bawara en également appelé les acteurs politiques à développer davantage d’ouverture les uns envers les autres pour travailler ensemble d’abord, et en premier lieu dans le cadre des institutions de la république, a souhaité que de manière informelle aussi que les acteurs politiques puissent se retrouver à n’importe quel moment, échanger sur les questions d’intérêt commun et voir comment les uns et les autres peuvent , chacun, apporter son talent, sa contribution pour que ça puisse aller.

S’agissant des préoccupations qui sont mises sur la table, le ministre Bawara, estime qu’il est normal que les uns et les autres aient des préoccupations. Mais pour lui, le gouvernement reste déterminé et mobilisé à prendre toutes les dispositions qui s’imposent en vue de la réalisation des réformes constitutionnelles.

« S’il y a des préoccupations, sans doute que les représentants des facilitateurs et le président de la commission de la CEDEAO vont en rendre compte aux facilitateurs eux-mêmes, mais entre temps, le processus se poursuit. Cela signifie que le gouvernement reste déterminé et mobilisé à prendre toutes les dispositions qui s’imposent en vue de la réalisation des réformes constitutionnelles. Nous avons une constitution, nous avons des lois, nous avons des organes et institutions compétents prévus par les lois de notre pays, les initiatives seront prises pour que, un débat démocratique ait lieu à l’assemblée nationale, et que les réformes constitutionnelles qui sont préconisées par les décisions et la feuille de route de la CEDEAO puissent être réalisées et mises en œuvre dans les délais requis. Et quand je dis relais requis, cela signifie, au même moment où il sera rendu compte à la prochaine conférence des chefs d’Etat et de gouvernement le 22 décembre à Abuja du bon déroulement et de l’issue des élections législatives, compte rendu sera également fait de l’aboutissement des réformes constitutionnelles. J’ai dis il y a quelques jours que la feuille de route et les décisions ne vont pas être appliquées de manière sélective selon le bon vouloir de tel ou tel. Nous allons les appliquer et les mettre en œuvre de manière globale et intégrale. C’est pour profiter et réaffirmer, l’engagement, la volonté du gouvernement. Et nous espérons, et nous sommes convaincus, que la même volonté, si elle n’est pas encore totale du côté de nos frères et sœurs de l’opposition, notamment de la coalition, qu’ils ne manqueront de prendre le train en chemin, parce que le train est parti. Il s’agit maintenant de le rattraper et de faire en sorte que nous puissions parachever le chemin et la route ensemble sur la voie de la mise en œuvre des réformes, sur la voie de la tenue des élections le 20 décembre 2018, sur la voie de consolidation des mesures de confiance et de décrispation, et bien entendu, la nécessité d’examiner la question du vote des togolais résident à l’étranger, et de voir ce que à quoi nous pouvons aboutir », indique le ministre.

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