64ème session ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement  de la CEDEAO :  Quand la tendance guerrière digère mal son échec !

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La 64ème session ordinaire des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Economique des Etat de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est tenue ce jour 10 décembre 2023 à Abuja au Nigéria.  Cette session devrait être l’occasion pour les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’institution sous-régionale de débattre sur la situation sociopolitique dans différents pays membres. Parmi ces situations, celles qui retiennent plus l’attention de l’opinion sont les situations au Niger, au Burkina Faso, en Guinée Conakry et au Mali qui sont sous le régime militaire depuis que ces derniers ont décidé de s’emparer du pourvoir dans ces pays en déposant les présidents démocratiquement élus.  Justement, par rapport à la situation dans ces 04 pays, il faut rappeler que les positions des chefs d’Etat de la CEDEAO divergent.  Il nous en souvient que suite à ces coups d’Etat, l’institution avait pris des sanctions vis-à-vis de ces pays et exiger le retour à l’ordre constitutionnelle qui conditionnerait la levée desdites sanctions, qui en réalité frappent durement les populations et affectent d’autres pays de la sous-région.

 Mais, c’est le cas du Niger où la CEDEAO avait menacé d’une intervention militaire pour rétablir Mohamed Bazoum déchu le 26 juillet 20123, qui divise encore plus. Puisque d’un côte il y avait des va-t’en guerre et de l’autre, ceux qui voulaient passer par la voie du dialogue pour résoudre le problème.

  Le Togo qui condamne les coups d’Etat, s’est dit opposé à une intervention militaire et veut que l’on privilégie la voie du dialogue pour trouver des solutions. Ce qui n’est pas le cas d’autres pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Bénin qui voulaient coûte que coûte une intervention militaire au Niger.  Le Nigéria qui assure actuellement la présidence en exercice de la CEDEAO et qui au début était aussi aligné sur la position des 03 pays, a fini par assouplir sa position.

 A ce jour, il est clair que l’intervention militaire n’est plus à l’ordre du jour( confère la 51ème  session  du conseil de médiation et de sécurité  au niveau ministériel tenue à Abuja le 06+ décembre dernier), malgré la tendance guerrière qui continue par animer le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Sénégal pour des raisons que seuls les tenants de cette option ont le secret.

Quand la tendance guerrière digère mal son échec !

Par rapport à la réunion d’Abuja, les présidents Patrice Talon du Bénin, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire et Macky Sall du Sénégal ont brillé par leur absence. Que s’est-il passé ? Ont-ils mal digéré le fait que l’option militaire ait été abandonné au profit de la voie du dialogue prônée par leur homologue togolais Faure Gnassingbé, ce qui constitue un camouflet pour eux ?

En tout état de cause, au vu des conclusions de la 64ème session ordinaire de la CEDEAO, les 3 chefs d’Etat voient leur tendance rejetée et c’est ce qui visiblement pourrait expliquer leur absence à cette rencontre.

Il ne pouvait en être autrement lorsqu’on voit comment l’opinion africaine en général et, celle des pays dont les présidents voulaient une intervention militaire en particulier réagissent.

Il faut aujourd’hui faire valoir véritablement cette CEDEAO des peuples pour laquelle on se bat en essayant d’écouter la voix des populations. Et pour ça, le Togo est sur la bonne voie.

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